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«Cible dans le dos» : critiquée par Mélenchon après son voyage en Israël, Yaël Braun-Pivet craint un lynchage

La présidente de l’Assemblée nationale a été vivement critiquée par Jean-Luc Mélenchon pour son soutien à Israël. Cette dernière a réagi ce 23 octobre et a reçu le soutien d’une large partie de l’échiquier politique français.

«C’est, à nouveau, une nouvelle cible qu’on me met dans le dos». Ce 23 octobre, Yaël Braun-Pivet a vivement réagi sur France Inter aux critiques de Jean-Luc Mélenchon. «J’ai été très choquée», assure la présidente de l’Assemblée nationale, dénonçant au micro de Léa Salamé ceux «qui soufflent sur les braises de façon incessante, méprisante».

La veille, le leader de La France insoumise avait taclé le voyage de Yaël Braun-Pivet en Israël, où elle s’était rendue avec plusieurs députés. «Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre», avait lancé Jean-Luc Mélenchon sur X (anciennement Twitter) en relayant des images de la manifestation pro-palestinienne à Paris.

Accusations d’antisémitisme : les Insoumis ripostent

«Je suis convaincue que le mot “camper” n’a pas été choisi par hasard», a assuré Yaël Braun-Pivet. «Je ne sais pas, je suis désolée, mais je suis très choquée», a-t-elle répondu au journaliste lui demandant de préciser sa pensée.

«C’est un soutien inconditionnel à Israël – les mots ont un sens –, je n’ai jamais dit que je soutenais de façon inconditionnelle le gouvernement d’Israël», a-t-elle encore répondu à Léa Salamé, qui l’interrogeait sur le fait que certaines de ses déclarations publiques pouvaient être perçues comme n’étant pas aussi «équilibrées» que l’élue l’assurait. Certains propos de Yaël Braun-Pivet sur le conflit opposant Israël au Hamas avaient fait réagir au-delà de La France insoumise, notamment le premier secrétaire du Parti socialiste.

«C’est le Tweet de la honte, c’est l’abjection», réagit pour sa part le député Mathieu Lefèvre, au micro de RTL. «C’est un Tweet antisémite», enchaîna cet élu Renaissance, qui se trouvait aux côtés de Yaël Braun-Pivet lors de son déplacement en Israël.

Les Insoumis font bloc derrière Mélenchon

Des déclarations qui n’ont pas manqué de faire réagir, à son tour, Jean-Luc Mélenchon. Dans un message sur X, celui-ci a dénoncé une «absurde police des mots». «Apologiste du “soutien inconditionnel au gouvernement d’Israël”, elle est revenue sans un mot de compassion pour les populations enfermées à Gaza. Et maintenant elle attribue au mot “camper” un contenu antisémite», a-t-il insisté, fustigeant une «pitoyable diversion pour détourner l’attention de sa grave faute politique».

Jean-Luc Mélenchon peut également compter sur le soutiens des élus de son parti. S’il s’était montré critique sur l’absence de qualificatif de «terroriste» pour le Hamas, le député de la Somme François Ruffin a cette fois dénoncé : «La majorité Renaissance abandonne le rôle équilibré de la France.» Clémentine Autain a aussi tenu à montrer sa désapprobation face à l’attitude de la présidente de l’Assemblée en parlant d’un discours «à mille lieues d’un discours de paix». Plus offensif, le député Thomas Portes a lui mis les pieds dans le plat en rebondissant sur les accusations d’antisémitisme.

Yaël Braun-Pivet largement soutenue 

S’il a pu disposer du soutien de ses troupes, Jean-Luc Mélenchon a vu l’essentiel de la classe politique française s’en prendre à ses déclarations. L’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve a ainsi pointé du doigt des «propos […] comme toujours outranciers et irresponsables» sur France Info ce 23 octobre. De son côté, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le LR Laurent Wauquiez, s’est essayé à une comparaison avec la collaboration.

Du côté du Rassemblement national, c’est le vice-président de l’Assemblée nationale, Sébastien Chenu, qui a dégainé en s’insurgeant contre «les clins d’œil antisémites les plus sordides». En marge des personnalités politiques, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi a aussi dénoncé «le message subliminal de Jean-Luc Mélenchon : désigner les Juifs comme le parti de l’étranger et de la guerre».




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