La première étape du mégaprojet de réacteur expérimental international de fusion nucléaire Iter aura un retard d'au moins huit ans, a indiqué le directeur général d'Iter Pietro Barabaschi lors d'une conférence de presse ce 3 juillet à Saint-Paul-lès-Durance. Il a également déclaré que le projet connaîtrait un surcoût de 5 milliards d’euros.
«Il y a un retard, mais nous pensons que nous faisons ce qui est bon pour atteindre l’objectif final avec plus d’attention aux risques et en minimisant le retard total», a déclaré ce 3 juillet le directeur général d’Iter, Pietro Barabaschi, lors d’une conférence de presse à Saint-Paul-lès-Durance, selon des propos rapportés par l’Agence France-Presse (AFP).
La production du «premier plasma» de matière, indispensable à la fusion, et qui correspond à la première étape scientifique du projet Iter (pour «International Thermonuclear Experimental Reactor»), initialement prévue pour 2025, a été reportée à au moins 2033, soit huit ans de retard. Fin juin, lors d’un conseil d’administration, les pays partenaires du projet ont accepté sa poursuite selon ce nouveau calendrier.
L’ingénieur italien a précisé avoir demandé une rallonge de «5 milliards» d’euros au conseil d’administration d’Iter en raison des retards et des réparations d’éléments défectueux. Une décision sur ce point pourrait être rendue lors d’un prochain conseil prévu en novembre.
L’objectif d’Iter, résultat d’une collaboration entre la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, l’Inde, le Japon, la Russie, et l’Union européenne, est de tester la faisabilité de la fusion nucléaire. Différente de la fission utilisée dans les centrales actuelles, celle-ci vise à reproduire la réaction physique à l’œuvre dans le Soleil, et à ainsi fournir une source d’énergie présentée comme sûre et sans déchets. Il s’agit de l’un des projets les plus ambitieux au monde dans le domaine de l’énergie.
Entre 20 et 40 milliards d’euros déjà engagés
Sur l’ensemble du projet, le retard est moindre que pour celui du «premier plasma», a insisté Pietro Barabaschi. L’arrivée au stade «d’énergie magnétique complète», c’est-à-dire l’obtention stable de la pleine puissance nécessaire au fonctionnement du réacteur, le nouveau calendrier fixe la date de 2036, contre 2033 dans le calendrier initial.
Le premier calendrier remonte à 2016, les travaux d’assemblage du gigantesque réacteur à Saint-Paul-lès-Durance (Bouches-du-Rhône) ayant débuté à l’été 2020.
Le coût déjà engagé dans ce projet est estimé entre 20 et 40 milliards d’euros. Une fourchette très large, car le montant exact est difficile à chiffrer dans la mesure où, selon la direction, beaucoup de contributions des parties impliquées dans ce projet sont en nature.
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