Pavel Dourov aurait eu un tête-à-tête avec le président français en 2018, lequel lui aurait proposé de relocaliser Telegram à Paris. Une rencontre qui n’avait pas été rapportée auparavant, selon le Wall Street Journal. Le PDG de Telegram aurait décliné l'offre à l'époque, indique le journal, citant des personnes proches du dossier.
En 2018, le président français Emmanuel Macron aurait déjeuné avec le PDG de Telegram, Pavel Dourov, et aurait tenté de le convaincre de déplacer le QG de son entreprise à Paris, a révélé ce 28 août le journal américain Wall Street Journal (WSJ), citant des sources anonymes.
Un an plus tôt, les services de renseignement français, en coopération avec les Émirats arabes unis, avaient piraté le téléphone de Pavel Dourov, préoccupés par l’utilisation de son application par l’État islamique pour organiser des attaques terroristes.
«Les gouvernements ont pris pour cible Dourov en raison des groupes attirés par son application, allant des manifestants pro-démocratie et dissidents aux militants islamistes, trafiquants de drogue et cybercriminels», a écrit le WSJ.
Exclusive: Telegram founder Pavel Durov—detained Saturday by France—had lunch with French President Emmanuel Macron six years ago, and his phone was hacked the previous year by French and U.A.E. spies https://t.co/pVQflwUmJ4https://t.co/pVQflwUmJ4
— The Wall Street Journal (@WSJ) August 28, 2024
Le journal américain affirme pourtant qu’il n’y a aucune indication que la rencontre de Dourov avec Macron et le piratage de son téléphone soient liés à son arrestation récente.
Frères Dourov : des mandats d’arrêt émis il y a cinq mois
Selon une information de Politico, les autorités françaises avaient émis des mandats d’arrêt contre lui et son frère Nikolaï en mars 2024.
Arrêté le 24 août à l’aéroport du Bourget en région parisienne, Pavel Dourov est sorti de garde à vue ce 28 août, après avoir été retenu près de quatre jours. Le juge d’instruction a mis fin à la garde à vue de l’entrepreneur franco-russe en vue d’un interrogatoire de première comparution et d’une potentielle mise en examen.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a critiqué le 27 août la détention de Pavel Dourov, soulignant qu’elle reflétait l’état dégradé des relations entre Moscou et Paris, en particulier concernant la liberté d’expression. Il a également défendu la sécurité et la popularité de Telegram, considérant l’arrestation de son patron comme une preuve de ses qualités.
France : l’arrestation de Dourov n’est «en rien une décision politique», affirme Macron
