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« Zoos humains » : les Amérindiens en quête de leurs ancêtres à Paris

Des Amérindiens de Guyane et du Suriname se sont rendus à Paris cette semaine pour demander le retour des dépouilles de six personnes mortes en France au XIXe siècle dans des zoos humains. Leurs descendants souhaitent récupérer ces dépouilles, conservées au musée de l'Homme, pour les inhumer selon les rites des populations du Maroni.

L’histoire remonte au XIXe siècle, lorsque des Amérindiens de Guyane et du Suriname ont été exposés dans des «zoos humains» en France, une pratique qui visait à illustrer la diversité culturelle et raciale à l’époque coloniale. Six personnes, Pékapé, Couani, Emo-Marita, Mibipi, Makéré et Miacapo, considérées comme des objets de curiosité, ont été prélevées de leur terre natale et exposées au jardin d’acclimatation de Neuilly-sur-Seine.

Les «zoos humains» étaient des expositions coloniales qui ont émergé à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Des personnes autochtones y étaient exhibées dans des conditions similaires à celles d’animaux dans un zoo.

Ces «expositions» avaient pour but de divertir le public et de démontrer la prétendue supériorité de la civilisation occidentale.

Aujourd’hui, les descendants de Pékapé, Couani, Emo-Marita, Mibipi, Makéré et Miacapo demandent, 132 ans après leur décès, le retour de leurs dépouilles pour les inhumer selon les rites traditionnels des populations du Maroni, revendiquant ainsi leur dignité et leur héritage culturel face à une histoire coloniale douloureuse.

Au musée de l’Homme, ce 17 septembre, une vingtaine de membres de leur communauté, venus de Guyane et du Suriname, ont finalement réussi à rendre hommage à leurs ancêtres en dansant et en chantant en tenue traditionnelle devant les six boîtes en carton grises contenant leurs dépouilles. Cette cérémonie a marqué une étape dans la reconnaissance de leur mémoire et de leur héritage culturel.

Spectacles ethnologiques

«Nos ancêtres ont été exhibés comme des animaux, à moitié nus en plein hiver», a déclaré à la presse française, Corinne Toka-Devilliers, une descendante d’une membre de ce groupe.

Corinne Toka Devilliers est la descendante de Moliko, l’une des Kali’na exhibés à la fin du XIXe. Depuis des années, elle se bat pour rapatrier les restes des compagnons de son arrière-arrière-grand-mère en Guyane. 

Originaires de l’embouchure du Maroni, ces Amérindiens kali’nas ont été recrutés en 1892 sous la promesse d’une rémunération et d’un retour, pour être exhibés devant les visiteurs du jardin d’acclimatation de Neuilly-sur-Seine dans le cadre de «spectacles ethnologiques».

Ces spectacles sont considérés comme les prémices des zoos humains, où des populations autochtones étaient montrées comme des curiosités. Parmi les 33 personnes ayant entrepris ce voyage, huit kali’nas sont tragiquement décédés avant de pouvoir rentrer chez eux, après être tombés malades dans des conditions déplorables.

Bien que Corinne Toka-Devilliers et ses compatriotes aient rendu hommage aux dépouilles, la restitution reste en suspens, nécessitant un cadre légal adéquat. Les descendants des Amérindiens kali’nas poursuivent leurs efforts pour obtenir le retour des restes afin de les inhumer selon leurs rites culturels. 




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