Lors de sa visite officielle en Australie, le roi Charles III a été interpellé par la sénatrice Lidia Thorpe, qui l’a accusé de génocide et a exigé la restitution des terres appartenant aux indigènes.
Le roi Charles III a été pris à partie par la sénatrice indépendante Lidia Thorpe lors d’un événement officiel au Parlement australien. Un moment tendu pour sa première visite en tant que monarque. Alors que le roi terminait son discours devant les députés et sénateurs réunis dans le Grand Hall du Parlement à Canberra, Thorpe a lancé : « Vous avez commis un génocide contre notre peuple. Rendez-nous nos terres ! Ce n’est pas votre pays ! »
Lidia Thorpe has disrupted King Charles' event at Parliament House in Canberra.
What an embarrassment to Australia.pic.twitter.com/AzJsHlUpbS
— Kobie Thatcher (@KobieThatcher) October 21, 2024
Lidia Thorpe, défenseuse acharnée des droits des peuples autochtones, s’est avancée vers la scène, poursuivant ses invectives jusqu’à ce qu’elle soit escortée hors de la salle par la sécurité. « Nous voulons un traité ! Vous avez détruit notre terre. Rendez-nous ce que vous avez volé : nos crânes, nos bébés, nos ancêtres. Vous n’êtes pas notre roi ! » a-t-elle crié. Plus tôt dans la journée, elle avait tourné le dos à l’écran retransmettant la cérémonie d’accueil du roi à son arrivée au Parlement.
Le roi Charles III, accompagné de la reine Camilla pour une visite de cinq jours en Australie, est resté calme pendant l’intervention. Il a échangé quelques mots avec le Premier ministre Anthony Albanese, qui se tenait à ses côtés. Albanese a salué l’engagement du roi dans des questions telles que le changement climatique et la réconciliation en Australie, tandis que l’ancien Premier ministre Tony Abbott a dénoncé l’attitude de Thorpe comme un « exhibitionnisme politique malheureux ».
Ces tensions reflètent les débats non résolus autour de la souveraineté et du rôle de la Couronne britannique en Australie, une question qui refait régulièrement surface dans l’opinion publique.
Revendications autochtones
L’incident avec Lidia Thorpe intervient dans un contexte de relations complexes entre l’Australie et le Royaume-Uni. Depuis plusieurs décennies, le pays débat de l’abandon de la monarchie au profit d’une république. En 1999, un référendum sur la question a rejeté cette possibilité, mais les sondages récents montrent une hausse du soutien au mouvement républicain.
Lidia Thorpe milite pour que la transition vers une république soit accompagnée de la signature d’un ou plusieurs traités entre les gouvernements australiens et les peuples autochtones. « Nous n’avons jamais cédé notre souveraineté. Toute évolution vers une république ne peut ignorer l’injustice historique que nous avons subie », a-t-elle déclaré.
Cette revendication s’inscrit dans la Déclaration du cœur d’Uluru de 2017, un texte majeur réclamant une voix parlementaire indigène et des traités pour formaliser la réconciliation. Bien que certains États et territoires australiens aient entamé des démarches en ce sens, aucune avancée notable n’a été réalisée au niveau fédéral.