Olaf Scholz a renvoyé le ministre des Finances, Christian Lindner, chef du parti libéral-démocrate, provoquant l'effondrement de la coalition au pouvoir en Allemagne. Le désaccord portait sur l'augmentation de l'aide à l'Ukraine et un plan budgétaire. Olaf Scholz dirige désormais un gouvernement minoritaire et prévoit un vote de confiance.
La principale raison de l’effondrement de la coalition gouvernementale en Allemagne est le refus du ministre des Finances Christian Lindner d’approuver un plan budgétaire augmentant l’aide à l’Ukraine, selon le chancelier allemand, Olaf Scholz. Le mercredi 6 novembre, Olaf Scholz a renvoyé Christian Lindner, chef du parti libéral-démocrate, membre de la coalition gouvernementale dite «feu tricolore», comprenant également les sociaux-démocrates et les Verts.
Le différend entre Olaf Scholz et Christian Lindner s’est intensifié suite à une réunion où les partenaires de la coalition au pouvoir n’ont pas réussi à s’accorder sur la manière de combler un déficit de plusieurs milliards d’euros dans le budget de l’année suivante et de relancer l’économie en difficulté.
Lors d’une conférence de presse le même jour, Olaf Scholz a déclaré avoir pris la décision de renvoyer Christian Lindner, qui a quitté ses fonctions avec d’autres ministres du parti libéral-démocrate (les ministres de la Justice, des Transports, ainsi que des Sciences et de l’Éducation), dans le but de «d’éviter des dommages au pays». Il a souligné avoir proposé à Christian Lindner un plan complet pour résoudre le déficit budgétaire sans «plonger le pays dans le chaos».
La proposition d’Olaf Scholz comportait quatre points principaux, notamment des mesures pour garantir des coûts énergétiques abordables, un ensemble de mesures pour sécuriser les emplois dans l’industrie automobile, et un plan visant à introduire une prime d’investissement pour attirer des capitaux en Allemagne. Olaf Scholz a également insisté sur «l’augmentation du soutien allemand à l’Ukraine, qui se dirige vers un hiver difficile», ajoutant que l’Allemagne devait montrer qu’elle est une nation fiable aux yeux du monde, notamment après la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles américaines.
«Le ministre des Finances n’a montré aucune volonté de mettre en œuvre cette offre au sein du gouvernement fédéral pour le bien de notre pays. Je ne peux plus tolérer un tel comportement», s’est exprimé Olaf Scholz.
Suite à la rupture de la coalition, Olaf Scholz se retrouve à la tête d’un gouvernement minoritaire et a annoncé un vote de confiance à la mi-janvier, qui pourrait ouvrir la voie à des élections anticipées en mars.
Des rapports antérieurs indiquaient que Christian Lindner avait demandé au ministère allemand de la Défense de limiter l’assistance militaire à Kiev, évoquant des difficultés budgétaires. Berlin aurait déjà presque réduit de moitié son aide à l’Ukraine, passant de 7,5 milliards d’euros en 2024 à seulement 4 milliards d’euros en 2025.
La Russie a répété à plusieurs reprises que les livraisons d’armes occidentales à l’Ukraine ne faisaient que prolonger le conflit et imposer un fardeau aux contribuables sans modifier l’issue de la guerre.
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