Deux tiers des Français estiment que la justice est partiale, selon une étude de l'Institut CSA. L'enquête montre que 58% des hommes et 71% des femmes doutent de son impartialité, particulièrement après les accusations visant Marine Le Pen, qui risque l'inéligibilité et la prison.
Une enquête de l’institut français d’études marketing et d’opinion CSA met en lumière une méfiance largement répandue : près des deux tiers des Français estiment que le système judiciaire de leur pays manque d’impartialité.
L’étude, qui a interrogé un panel représentatif de 1 010 personnes âgées de 18 ans et plus, révèle que, globalement, 58% des hommes français et 71% des femmes françaises considèrent que la justice est partiale.
Le contexte politique joue un rôle dans ces perceptions. Réalisée le 14 novembre et rendue publique le lendemain, l’étude arrive peu après les réquisitions du parquet de Paris, qui a demandé une peine de cinq ans de prison, dont trois avec sursis, et cinq ans d’inéligibilité pour Marine Le Pen, chef de file des députés du Rassemblement national, dans le cadre du dossier de détournement de fonds du Parlement européen au profit de son parti.
Marine Le Pen pourrait se voir empêchée de participer à l’élection présidentielle de 2027, même si elle décide de faire appel de cette décision. Elle fait face à une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison et une amende pouvant atteindre un million d’euros dans cette affaire. Selon les procureurs, un «système de gestion centralisé» aurait été mis en place pour rediriger les fonds européens, initialement destinés à payer les assistants parlementaires, vers des employés travaillant en réalité pour le parti politique de Marine Le Pen.
Ce procès judiciaire a suscité des réactions, certains affirmant que la fermeté de la requête était influencée par l’identité de la principale accusée, Marine Le Pen. D’après Europe 1, une radio française, certains estiment que si Jean-Luc Mélenchon, homme politique français, avait été concerné, le parquet de Paris n’aurait pas demandé l’exécution provisoire.
Marine Le Pen : «C’est ma mort politique qui est réclamée»
Marine Le Pen a déclaré à TF1 que le réquisitoire à son encontre demandait des condamnations sans commune mesure avec celles habituellement observées, allant jusqu’à solliciter ce qu’elle qualifie de «peine de mort politique» avec exécution provisoire. Elle a réaffirmé l’innocence des membres de son parti, le Rassemblement national, en ce qui concerne les faits reprochés, assurant qu’ils n’avaient violé aucune loi française ni aucun règlement du Parlement européen.
Marine Le Pen a exprimé un sentiment de révolte profond, partagé selon elle par des millions de Français, qui se voient empêchés de voter pour la candidate de leur choix. «C’est ma mort politique qui est réclamée», a-t-elle souligné, signifiant par là l’impact que ces accusations pourraient avoir sur sa carrière et sa capacité à se présenter à de futures élections.
Des différences notables selon l’orientation politique
Les avis divergent nettement en fonction des sensibilités politiques. Par exemple, 87% des sympathisants du Rassemblement national et 68% des partisans de la droite partagent cette méfiance envers la neutralité de la justice. À l’inverse, les électeurs de gauche et ceux de la majorité présidentielle montrent un scepticisme moindre, avec seulement 43% jugeant la justice comme non impartiale.
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