Un an après le vaste mouvement de protestation qui avait traversé le monde paysan européen, les agriculteurs français ont repris ce 18 novembre leur mobilisation, notamment contre l'accord de libre échange UE-Mercosur. Du côté de l'Élysée, avant son départ pour Rio, Emmanuel Macron a déclaré que la France ne signerait pas en l'État ce traité.
«Nous ne renoncerons pas à notre souveraineté alimentaire. La France ne soutiendra pas l’accord UE-Mercosur dans sa version actuelle» a déclaré le 17 novembre Emmanuel Macron, dans un message posté sur X accompagnant une vidéo.
Dans celle-ci, le président français entendait afficher sa «fermeté» et celle des «gouvernements précédents» alors que l’accord de libre échange décrié par le monde agricole français pourrait être signé ce 18 novembre, lors du sommet du G20 qui ouvre ses portes à Rio.
Un accord qui «serait très mauvais pour notre agriculture», d’après les mots du président français Emmanuel Macron, qui a déclaré ne pas «croire au préaccord tel qu’il a été négocié».
Je veux rassurer tous nos agriculteurs :
Nous ne renoncerons pas à notre souveraineté alimentaire. La France ne soutiendra pas l’accord UE-Mercosur dans sa version actuelle. pic.twitter.com/8qyqJQeaCo
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 17, 2024
S’il est adopté, l’accord commercial impliquera les États membres de l’Union Européenne (UE) et ceux du Marché commun du Sud (Mercosur), à savoir l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie.
Il prévoit notamment une libre circulation des produits agricoles entre l’Amérique du sud et l’Europe, ce qui inquiète les agriculteurs français qui y voient une source de concurrence déloyale.
S’opposant à ce traité de libre échange, les agriculteurs français ont mis leurs menaces de mobilisation à exécution. Selon la presse française, plus de 80 points d’actions sont prévus ces 18 et 19 novembre à travers tout le territoire français.
Des syndicats agricoles mobilisés
Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs, mouvement lié à la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) a indiqué ce 18 novembre au matin, au micro de RMC, que «85 points de manifestation sont en train de se mettre en route», et d’affirmer : «on ne souhaite pas de blocage concrètement comme on a pu le voir l’année dernière».
A l’occasion d’une conférence de presse avec le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, Pierrick Horel avait dénoncé le 13 novembre, évoquant le traité UE/Mercosur : «l’annonce qui a été le déclencheur […] qu’on vient prendre en pleine face».
🗞️ Conf de presse #FNSEA@JeunesAgri [1/4] | 🚜📢Mobilisation des agriculteurs dès le 18 novembre.
👉 Pour @HorelPierrick : 🎙️ "On ne va pas assez loin et on ne va pas assez vite. On a une catalysassions de la colère, qui va s'exprimer sur des mobilisation partout sur le… pic.twitter.com/dIaSlQ88TU— La FNSEA (@FNSEA) November 13, 2024
La Coordination Rurale, autre centrale du secteur a dénoncé de son côté, par la voix de sa vice-présidente Sophie Lenaerts, : «l’agriculture ne peut pas être une monnaie d’échange comme le sont les voitures».
Cette structure concurrente de la FNSEA réclame la suppression pure et simple de l’accord de libre-échange et dénonce le «double langage» de la FNSEA estimant qu’elle soutient en réalité l’accord entre l’UE et l’Amérique du sud.
La FNSEA soutient nationalement un accord au #Mercosur sur son X officiel
Stop au double langage : pousser les adhérents sur le terrain d un côté et publier ce texte…Agriculteurs ouvrez les yeux ?!
La Coordination Rurale défend le retrait complet du Mercosur, sans confusion pic.twitter.com/e0OcCNS76L— Coordination Rurale (@coordinationrur) November 16, 2024
A gauche, la Confédération Paysanne se mobilise également et affirme : «les arguments utilisés aujourd’hui pour ne pas signer l’accord UE-Mercosur découlent de combats historiques de la Confédération paysanne», en évoquant la lutte contre «les hormones, contre les OGM, contre la malbouffe, pour la protection des travailleuses et travailleurs de la terre».
Du côté de Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé le 17 novembre, lors d’un entretien à la chaîne d’information brésilienne GloboNews, que les négociations étaient «dans la dernière ligne droite».
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