La Corée du Nord a poursuivi ses tests de lancements de missiles, avec deux nouveaux tirs le 12 octobre, selon les médias nord-coréens. Les tirs, qui ont parcouru 2 000 km au-dessus de la mer Jaune, ont été supervisés par Kim Jong Un.
La Corée du Nord a testé deux «missiles de croisière stratégiques à longue portée», en présence du dirigeant Kim Jong Un, ont rapporté ce 13 octobre les médias nord-coréens qui ont précisé qu’ils étaient conçus pour transporter des armes nucléaires tactiques.
Le pays a réalisé une série record d’essais d’armements en 2022, qui ont exacerbé les tensions sur la péninsule coréenne et renforcé les craintes que Pyongyang puisse effectuer son premier essai nucléaire depuis 2017.
Kim Jong Un a personnellement supervisé ces lancements de missiles, qui ont parcouru 2 000 kilomètres au-dessus de la mer Jaune, a souligné KCNA. Elle a ajouté que les projectiles, qui ont atteint leurs cibles, ont volé à des altitudes beaucoup plus basses que des missiles balistiques, ce qui les rend plus difficiles à détecter et intercepter.
Le dirigeant nord coréen a exprimé sa «grande satisfaction» à l’issue de ces essais qui visaient à renforcer l’efficacité au combat des missiles «déployés dans les unités de l’armée populaire coréenne pour le fonctionnement des armes nucléaires tactiques», a fait savoir KCNA.
Après les essais du 12 octobre, Kim Jong Un a mis en avant que son pays devait «étendre la sphère opérationnelle des forces armées nucléaires stratégiques», selon KCNA. Il a souligné que nous devons «concentrer tous nos efforts sur le développement continu et accéléré des forces armées nucléaires de combat nationales», a ajouté l’agence. Les tests de missiles de croisière ne sont pas interdits par l’ONU contrairement aux tirs de missiles balistiques dont la Corée du Sud et le Japon font généralement état. Aucun des deux pays n’a relaté l’essai du 12 octobre.
Kim Jong Un a fait de l’acquisition d’armes nucléaires tactiques – armes plus petites et plus légères conçues pour être utilisées sur le champ de bataille – une priorité absolue lors d’un congrès clé du Parti en janvier 2021.
Des simulations de «guerre réelle» menées par la Corée du Nord
«Ce dernier essai signifie que le Nord fait fonctionner une capacité nucléaire tactique sur des missiles de croisière, qui sont plus difficiles à détecter en raison de leur vol à basse altitude», a affirmé à l’AFP Hong Min, de l’Institut coréen pour l’unification nationale.
«Cela témoigne de la capacité de Pyongyang à lancer des ogives nucléaires», a-t-il ajouté, précisant que les missiles de croisière peuvent également avoir des trajectoires de vol irrégulières, les rendant plus difficiles à intercepter.
En septembre, le pays reclus a révisé sa doctrine nucléaire afin de permettre des frappes préventives. En outre, Kim Jong Un a déclaré que la Corée du Nord était une puissance nucléaire «irréversible», ce qui a mis fin à toute possibilité de négociation sur son arsenal. Depuis lors, Séoul, Tokyo et Washington ont intensifié leurs exercices militaires combinés, notamment en déployant à deux reprises un porte-avions américain à propulsion nucléaire dans la région, provoquant l’ire de Pyongyang, qui dénonce immanquablement ces exercices comme des répétitions d’invasion.
En réponse, le Nord a organisé des manœuvres de «guerre réelle», en simulant des frappes contre des ports, des aéroports et des installations de commandement militaire de la Corée du Sud, avait fait savoir le 10 octobre KCNA.
Les unités de l’armée nord-coréenne «chargées de l’utilisation des armes nucléaires tactiques ont organisé des exercices militaires du 25 septembre au 9 octobre afin de vérifier et d’évaluer la capacité de dissuasion et de contre-attaque nucléaire du pays», avait affirmé l’agence.
Ces exercices ont également été supervisés par Kim Jong Un, selon les médias d’Etat. KCNA avait également affirmé que le projectile nord-coréen qui avait survolé le Japon le 4 octobre était un «nouveau type de missile balistique sol-sol de portée intermédiaire».
Les déclarations de KCNA sur ses récents essais – qui sont inhabituelles, les médias d’Etat ne commentant plus systématiquement les lancements – semblent indiquer que Pyongyang s’inquiète des récents exercices conjoints dirigés par les Etats-Unis, selon les analystes.
La Corée du Nord affirme que ses derniers essais étaient des simulations «nucléaires tactiques»