International

Le Groenland rejette les velléités américaines et affirme son ambition d’indépendance

Le Groenland rejette les velléités américaines et affirme son ambition d’indépendance

Lors d’une conférence de presse à Copenhague, le Premier ministre groenlandais, Mute Egede, a réaffirmé que l’île appartenait à ses habitants et qu’elle poursuivait son chemin vers une indépendance totale vis-à-vis du Danemark. «Nous ne voulons pas être Danois, nous ne voulons pas être Américains», a-t-il assuré.

Mute Egede, Premier ministre du Groenland, a fermement déclaré que son territoire ne serait ni américain ni danois. «Le Groenland appartient au peuple groenlandais. Nous ne voulons pas être Danois, nous ne voulons pas être Américains», a-t-il affirmé le 10 janvier lors d’une conférence de presse conjointe avec la Première ministre danoise, Mette Frederiksen.

Ces propos font suite aux multiples déclarations du président élu américain Donald Trump, qui a récemment ravivé son projet d’acquérir l’île arctique.

Une étude réalisée en 2019 par les professeurs Minik Rosing et David Dreyer Lassen de l’université de Copenhague avait révélé que 67,7% des Groenlandais soutiennent l’idée d’une indépendance vis-à-vis du Danemark à long terme, malgré les mises en garde des politiciens danois sur les difficultés économiques qu’elle pourrait engendrer. De plus, 32,4 % de la population estimait que l’indépendance profiterait à l’économie locale.

Plus de 57% des Groenlandais favorables, selon un sondage américain

Toutefois, un sondage plus récent, conduit par Patriot Polling entre le 6 et le 11 janvier 2025, montre une dynamique différente. Étude au cours de laquelle 57,3% des sondés, résidents groenlandais, ont déclaré être favorables à l’acquisition de leur territoire par les États-Unis. Une enquête menée au moment même où le fils ainé du président élu, Donald Trump Jr., se rendait sur l’île. Patriot Polling a précisé qu’il s’agissait de son premier sondage hors des États-Unis.

En parallèle, une enquête réalisée en 2024 par des professeurs de l’université du Groenland souligne que 59% des Groenlandais soutiennent une coopération plus large avec les États-Unis, notamment dans les domaines économique et culturel. Cependant, seuls 18,8 % se disent favorables à des liens avec les États-Unis en matière de sécurité, contre 44% qui privilégient des relations plus étroites avec l’OTAN.

L’idée a suscité diverses réactions. Le milliardaire Elon Musk a lui exprimé son soutien à une éventuelle intégration du Groenland aux seins des États-Unis, déclarant le 12 janvier sur X: «Si les habitants du Groenland veulent faire partie de l’Amérique, ce que j’espère, ils seront les bienvenus !»

Un projet d’indépendance en cours

Pour Mute Egede, la question de l’indépendance reste une priorité. «Nous avons un désir d’indépendance, un désir d’être maître de notre propre maison», a-t-il déclaré. Egede a ajouté que cette aspiration est partagée par tous les Groenlandais et que le territoire se dirigerait progressivement vers un référendum sur son indépendance totale.

Cependant, le Premier ministre a maintenu une ouverture au dialogue avec les États-Unis, tout en qualifiant les menaces de Donald Trump de «sérieuses». «La coopération se fonde sur le dialogue», a-t-il rappelé lors de la conférence de presse, reprenant une position diplomatique face à des enjeux géopolitiques majeurs.

Un enjeu stratégique et économique

Le Groenland, territoire autonome depuis 1979, dispose d’un sous-sol riche en terres rares, indispensables aux technologies modernes, notamment les énergies vertes. Selon Le Figaro, l’île détient 43 des 50 terres rares utilisées pour les éoliennes et les voitures électriques. Son importance stratégique est également soulignée par sa situation dans l’Arctique, un espace convoité avec l’ouverture de nouvelles routes maritimes due au réchauffement climatique.

Les États-Unis y possèdent déjà une base militaire à Thulé, au nord de l’île, utilisée pour des opérations de défense de l’OTAN. Selon Axios, pour apaiser les tensions, le Danemark aurait proposé à l’administration Trump d’augmenter la présence militaire américaine sur l’île. Toutefois, Mette Frederiksen a réitéré que le Groenland «n’était pas à vendre», tout en soulignant l’importance de «préserver de bonnes relations avec Washington».

Le Danemark serait en contact avec l’équipe de Trump sur la question du Groenland

Source

Leave a Reply

Your email address will not be published.

Back to top button