Le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement Bayrou le 16 janvier place les socialistes au centre du jeu politique. Au cœur des négociations avec le gouvernement, Olivier Faure maintient sa pression sur le Premier ministre.
«Les socialistes sont attendus au tournant»: la vice présidente Insoumise (LFI) de l’Assemblée nationale Clémence Guetté a ainsi résumé sur France 2 le 16 janvier la position de ses alliés socialistes au sein du Nouveau Front Populaire (NFP).
Les socialistes sont attendus au tournant. Ils doivent se rappeler la loyauté aux électeurs.
Le Nouveau Front populaire a été élu sur un programme pour changer la vie des gens. pic.twitter.com/DVhu2Xmhi7
— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) January 16, 2025
La députée a également affirmé que les socialistes devaient «se rappeler la loyauté qu’ils doivent aux idées et aux électeurs» du NFP, la coalition qui les lie aux Insoumis, aux écologistes et aux communistes. Ces trois formations ont en effet annoncé le dépôt d’une motion de censure le 16 janvier. Un texte qui devrait être voté lundi 20 janvier mais qui n’a que peu de chance de faire tomber le gouvernement.
«Ceux qui ne voteront pas la censure aujourd’hui s’excluront de fait du Nouveau Front populaire»
La pression se fait sentir sur les épaules des socialistes. Dans son entretien télévisé Clémence Guetté estime ainsi que «ceux qui ne voteront pas la censure aujourd’hui s’excluront de fait du Nouveau Front populaire» laissant entrevoir un départ des socialistes de cette coalition.
Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, sans se prononcer sur la censure, a fixé ses conditions dans l’hémicycle en s’adressant au gouvernement : «Pour les socialistes, le statu quo sur les retraites n’est pas possible». La question des retraites se retrouve ainsi une nouvelle fois au cœur du jeu politique avec les socialistes qui devront probablement choisir entre leur appartenance au NFP ou un accord de non-censure.
Pour les socialistes, le statu quo sur les retraites n’est pas possible. C’est pourquoi, même dans le cas où syndicats et patronat ne trouveraient pas d’accord, alors il reviendra à la démocratie parlementaire de s’exprimer. Le Parlement doit avoir dans ce cas le dernier mot.
Ma… pic.twitter.com/XxJEusgl9C
— Olivier Faure (@faureolivier) January 15, 2025
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée Boris Vallaud, de son côté, a déclaré le 15 janvier sur BFM TV: «J’attends que le compte y soit pour me prononcer», laissant planer un certain suspens autour du vote de la motion de censure.
Si l’avenir des socialistes au sein de la coalition des gauches dépend de ce vote, ce scrutin parlementaire ne devrait pas, en revanche, consacrer la chute du gouvernement. En effet, les forces du NFP réunies représentent à peine un tiers des sièges à l’Assemblée nationale et il faut aux gauches l’apport des voix du Rassemblement national (RN) pour faire tomber le gouvernement comme ce fut le cas avec Michel Barnier. Or, le 14 janvier, le vice-président du RN, Sébastien Chenu a déclaré dans les couloirs du Palais Bourbon: «Nous voterons la censure uniquement sur des actes budgétaires».
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