France

«Affligeant» : la nomination de la chanteuse Yseult comme marraine de la francophonie fâche à droite

La désignation de l'artiste par Emmanuel Macron comme marraine de la francophonie pour l'année 2024 a été critiquée par la droite dont plusieurs représentants ont rappelé ses propos peu amènes envers la France.

En annonçant le 19 novembre depuis Djerba (Tunisie) son choix de nommer la chanteuse Yseult comme marraine de l’édition 2024 du sommet de la Francophonie, Emmanuel Macron a irrité plusieurs personnalités de droite qui ont jugé cette désignation fort peu judicieuse au regard des déclarations passées de l’artiste.

Dépeignant la chanteuse comme une «artiste décoloniale et woke» le député Les Républicains Eric Ciotti l’a accusé d’avoir «dénigré la France pour finalement s’exiler en Belgique». Pour lui cette nomination est «une nouvelle preuve de l’adhésion de notre président aux idéologies de la déconstruction».

«La chanteuse Yseult, qui a décidé de s’installer à Bruxelles après avoir critiqué le manque d’ouverture du peuple français, sacrée marraine de la Francophonie pour 2024 par Macron : je sacre Macron roi des cocus !», a lancé l’eurodéputé Reconquête Gilbert Collard.

«Affligeant !», a réagi le leader des Patriotes Florian Philippot, rappelant que l’artiste «accuse la France de colonialisme, fuit le pays, dit qu’elle “ne lui doit rien”». «On croit rêver puis on se souvient que c’est logique, car Macron déteste la France !», a-t-il déploré.

«Ce Président de la République n’a décidément aucune limite dans l’indécence», a abondé l’essayiste Paul Melun, rappelant également que la chanteuse a été «accusée d’évasion fiscale» par rapport à son choix de s’établir en Belgique.

En France, je me sens blâmée parce que je suis moi-même

Ces flèches de la droite font référence à la décision de la chanteuse de déménager dans la capitale belge en 2021, qu’elle avait justifiée dans un entretien au journal britannique The Guardian. «En France, je me sens blâmée parce que je suis moi-même», avait-elle déclaré dans le quotidien, jugeant Bruxelles plus «éclectique» que Paris. «Ses habitants accueillent la diversité et assument leur passé colonial, ce qui est encore tellement tabou en France», avait-elle développé.

«On doit quelque chose à la France, mais qu’est-ce qu’on doit en fait ?», avait-t-elle fustigé à la même période en évoquant «les personnes faisant partie des minorités» et les personnes «racisées», sur le plateau de l’émission «Clique» diffusée sur Canal+.

Pour la première fois depuis plus de 30 ans, l’édition 2024 du sommet de la Francophonie se tiendra en France au château de Villers-Cotterêts (Aisne), siège de la future Cité internationale de la langue française, a indiqué Emmanuel Macron sur TV5 Monde. Le français reste la cinquième langue la plus parlée dans le monde, avec près de 321 millions de locuteurs, mais le président de la République lui-même s’est inquiété de sa perte d’influence, en particulier au Maghreb et en Afrique subsaharienne. «Il faut être lucide : dans les pays du Maghreb, on parle moins français qu’il y a 20 ou 30 ans», a ainsi relevé le chef de l’Etat.




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