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Alternatives au pétrole russe : un surcoût de 27 millions de dollars par jour pour le polonais Orlen

Dans une interview au Financial Times, le patron de l'énergéticien polonais Orlen justifie la poursuite de l'importation de pétrole russe pour certaines de ses raffineries tout en appelant à renforcer les sanctions à l’encontre des énergies russes.

27 millions de dollars par jour : tel est le surcoût pour PKN Orlen qu’occasionne l’achat d’alternatives au pétrole russe, a relaté au Financial Times le directeur général de cet énergéticien polonais. Ce montant s’expliquerait par la différence, d’environ 30 dollars, entre le baril de pétrole russe et les approvisionnements alternatifs, précise ainsi Daniel Obajtek.


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«Il s’agit d’un coût de marché qui s’applique à toutes les entreprises qui n’importent pas de pétrole de Russie», relativise-t-il, refusant de parler de «pertes». Un cas de figure qui ne concerne pas totalement PKN Orlen, le quotidien britannique rappelant que cette société n’avait pas interrompu ses achats d’or noir russe.

Malgré les engagements de Varsovie de se sevrer du pétrole russe avant 2023, Orlen a continué à se fournir à hauteur de 200 000 tonnes de brut par mois (10% de ses besoins) auprès de Tatneft, jusqu’à la fin du mois de février 2023, date à laquelle l’entreprise russe a fermé le robinet. 

Tatneft avait justifié l’arrêt des approvisionnements par le non-traitement et le non-paiement des commandes, ce que Daniel Obajtek avait démenti, exigeant des compensations financières. Reste que cette polémique était survenue dans la foulée de l’annonce par les autorités polonaises de sa livraison de chars lourds Leopard 2 à Kiev et  de l’approbation par l’Union européenne d’un nouveau train de sanctions destinées à frapper l’économie de la Russie et les entreprises iraniennes accusées de soutenir Moscou. 

Pour autant, la raffinerie tchèque de Litvinov, détenue par une filiale d’Orlen (Unipetrol), reste quant à elle toujours approvisionnée en pétrole russe. Un approvisionnement rendu possible par l’exemption «temporaire» de sanctions européennes dont fait l’objet l’oléoduc Droujba («Amitié»), ce réseau de pipelines qui relie la Russie à la Pologne et à d’autres pays de l’UE.

Le marché allemand dans le collimateur des Polonais

«Le remplacement complet du pétrole russe nécessite une amélioration de la logistique d’approvisionnement en pétrole, sur laquelle nous travaillons avec le gouvernement tchèque», se justifie Daniel Obajtek, qui dans le même temps estime que les sanctions européennes «devraient être plus sévères».

Aux yeux du patron polonais, qui critique le fait que la Russie «commercialise toujours des produits pétrochimiques en Europe», les sanctions européennes ne seraient pour l’heure qu’un «gadget» visant à «améliorer l’image médiatique de l’Europe».

«La partie allemande devrait mieux repenser la moralité de ce qu’elle fait», déclare également Daniel Obajtek, qui ne cache pas son intérêt pour le marché allemand, lorsqu’il est interrogé sur l’accord signé en février entre l’Allemagne et le Kazakhstan afin d’approvisionner en brut la raffinerie PCK Schwedt.

A l’automne 2022, PKN Orlen avait exprimé son intérêt pour la reprise de ce site appartenant au géant russe Rosneft et qui fournit à lui seul la quasi-totalité du carburant et du fioul de la région berlinoise.




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