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Après l’attaque ayant tué le n°2 du Hamas à Beyrouth, Israël se prépare à «tout scénario»

L'armée israélienne se prépare ce 3 janvier à «tout scénario» au lendemain d'une frappe dans la banlieue de Beyrouth fatale au n°2 du Hamas et ravivant les craintes d'une extension du conflit actuel de la bande de Gaza.


Liban : le numéro deux du Hamas tué à Beyrouth par une frappe israélienne

«Les forces israéliennes sont dans un état de préparation très élevé dans toutes les arènes, en défense et en attaque. Nous sommes hautement préparés pour tout scénario. La chose la plus importante à dire ce soir est que nous sommes concentrés et restons concentrés sur la lutte contre le Hamas», a déclaré tard le 2 janvier le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari.

Plus tôt, le Liban avait été secoué d’une vive onde de choc avec une frappe attribuée à Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah pro-iranien, qui avait tué Saleh al-Arouri, n°2 de la branche politique du Hamas, ainsi qu’au moins six autres de ses cadres. 

«Un mouvement dont les leaders et les fondateurs tombent en martyrs pour la dignité de notre peuple et de notre nation ne sera jamais vaincu», a réagi Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, en dénonçant «une violation de la souveraineté du Liban» et une «expansion» de la guerre en cours dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah libanais a prévenu que «l’assassinat de Saleh al-Arouri» était non seulement une «grave agression contre le Liban» mais aussi «un sérieux développement dans la guerre entre l’ennemi et l’axe de la résistance», expression désignant l’Iran et ses alliés régionaux hostiles à Israël. 

«Ce crime ne restera pas sans riposte ou impuni», a ajouté le Hezbollah, dont le secrétaire général, Hassan Nasrallah, doit prononcer ce 3 janvier en soirée un discours très attendu à l’heure où le Premier ministre libanais Najib Mikati accuse Israël de «vouloir entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation».

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Régionalisation du conflit ?

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, les tensions se multiplient à la frontière israélo-libanaise, en Syrie et en Irak où des bases américaines sont prises pour cible, et en mer Rouge avec des attaques des rebelles Houthis, dont de nouvelles le 2 janvier selon l’armée américaine, visant à freiner le trafic maritime en «soutien» à Gaza.

Dans ce contexte, la France, alliée historique du Liban, a appelé Israël à «éviter toute attitude escalatoire notamment au Liban» lors d’un entretien téléphonique entre le président Emmanuel Macron et le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahou.

«Vive préoccupation» d’Emmanuel Macron

Lors de cet entretien, Emmanuel Macron a réitéré son appel à «œuvrer à un cessez-le-feu durable » entre Israël et le Hamas et a fait part de «sa plus vive préoccupation face au très lourd bilan civil» dans la bande de Gaza, théâtre de raids aériens et de tirs d’artillerie continus depuis près de trois mois.

Saleh al-Arouri, chef en exil du Hamas pour la Cisjordanie occupée, est le plus haut responsable du mouvement islamiste palestinien tué depuis le début de cette nouvelle guerre. Peu après l’annonce de sa mort, de nombreux Palestiniens se sont rassemblés dans les rues de Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Malgré les demandes de cessez-le-feu pressantes de la communauté internationale, l’armée israélienne se prépare à des «combats prolongés», qui devraient durer «tout au long de l’année» dans la bande de Gaza. «L’idée que nous pourrions nous arrêter bientôt est erronée. Sans une victoire claire, nous ne pourrons pas vivre au Proche-Orient», a renchéri le ministre de la Défense Yoav Gallant. 

Dans la nuit du 2 au 3 janvier, le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a «déploré» des frappes «inadmissibles» sur un hôpital de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, qui ont notamment endommagé des installations locales du Croissant-Rouge palestinien.

Les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza –dont 85% ont été déplacés par les bombardements et les combats selon l’ONU – sont confrontés à de graves pénuries de nourriture, d’eau, de carburant et de médicaments.

«Cela fait sept jours que je suis ici, je dors sous la pluie, sans tente […] nous avons dû quémander des couvertures dans des appartements autour», soupire Wojoud Kamal al-Shinbary, qui a trouvé refuge à Rafah, ville à la pointe sud du territoire jouxtant l’Égypte. 

«Nous ne trouvons pas à manger, à boire, nous mourrons de froid, j’ai un bébé et je n’arrive pas à lui trouver des couches, de l’eau et du lait en poudre», affirme-t-elle. À Jabaliya, dans le nord de Gaza, Sajda Maarouf témoigne aussi de son enfer après des frappes locales : «Les bombes s’abattaient sur nous, des gens étaient taillés en pièces […] nous voulons une trêve, s’il vous plaît, nous sommes épuisés.»

La guerre a coûté la vie à 22 185 personnes à Gaza, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, a annoncé le 2 janvier le Hamas, qui dirige le territoire depuis 2007. Le mouvement islamiste avait mené le 7 octobre une attaque d’une ampleur inédite sur le sol israélien, faisant environ 1 140 morts, et prenant environ 250 personnes en otage, dont plus de 100 avaient été libérés fin novembre lors d’une courte trêve. 




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