Plus de trois mois après la victoire du parti anti-immigration FPÖ aux législatives, le chancelier conservateur autrichien Karl Nehammer a annoncé sa démission dans les «prochains jours» à la suite de l’échec des négociations pour former une coalition gouvernementale avec les sociaux-démocrates du SPÖ et les libéraux de NEOS.
Le chancelier autrichien Karl Nehammer, en fonction depuis décembre 2021, a déclaré le 4 janvier sur sa page X qu’il quitterait ses fonctions «dans les prochains jours». La raison en est l’échec des négociations en vue de former une coalition gouvernementale entre son parti, l’ÖVP, et le SPÖ, a rapporté le quotidien Der Standard.
«Je quitterai à la fois mes fonctions de chancelier et de président du Parti populaire [l’ÖVP] dans les prochains jours, et permettrai une transition ordonnée», a-t-il déclaré.
Wir haben lange und redlich verhandelt. In wesentlichen Punkten ist mit der SPÖ keine Einigung möglich. Die Volkspartei steht zu ihren Versprechen: Wir werden leistungs- und wirtschaftsfeindlichen Maßnahmen oder neuen Steuern nicht zustimmen. Daher beenden wir die Verhandlungen… pic.twitter.com/evKgQbtTwq
— Karl Nehammer (@karlnehammer) January 4, 2025
Selon Der Standard, l’ÖVP envisage actuellement plusieurs candidats pour remplacer Karl Nehammer à la tête du parti. Il pourrait notamment s’agir de Caroline Edtstadler et de l’ex-chancelier Sebastian Kurz.
L’ÖVP et le SPÖ (Parti social-démocrate d’Autriche) ont négocié la formation d’une coalition gouvernementale. Des négociations auxquelles l’ÖVP a mis fin, a déclaré Karl Nehammer dans son message posté sur la plateforme américaine.
«Aucun accord n’est possible avec le SPÖ sur des points essentiels», a-t-il déclaré, assurant que son parti avait négocié «longuement et honnêtement». «Nous n’accepterons pas de mesures contre la productivité et les entreprises, ni de nouvelles taxes. C’est pourquoi nous mettons fin aux négociations», a-t-il encore déclaré.
Une «alliance des perdants»
Les dernières élections législatives autrichiennes ont eu lieu fin septembre et ont été remportées par le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), anti-immigration, avec 28,85% des voix, mais les autres partis ont exclu de former une coalition avec le leader du FPÖ, Herbert Kickl, a rappelé la BBC. L’ÖVP avait obtenu 26,27% et le SPÖ 21,14%. Ces deux partis ont tenté de former une coalition gouvernementale.
Le chef de file des sociaux-démocrates, Andreas Babler, a déclaré qu’il regrettait la décision du Parti populaire de se retirer des négociations. «Ce n’est pas une bonne décision pour notre pays», a-t-il déclaré. Le 3 janvier, Andreas Babler rapportait la fin des négociations avec La nouvelle Autriche et le Forum libéral (NEOS), parti libéral arrivé quatrième lors des législatives avec 9,14% des voix, les accusant de placer «la tactique du parti au-dessus des intérêts de l’État».
«Il s’agit aujourd’hui principalement de questions budgétaires, mais aussi de la question de l’investissement dans l’avenir», a pour sa part déclaré lors d’une conférence de presse la présidente du parti NEOS, Beate Meinl-Reisinger, évoquant même des «pas en arrière» lors des négociations.
Herbert Kickl, dont le parti est arrivé en tête lors de ces législatives qui ont eu lieu il y a plus de trois mois, avait qualifié ces négociations d’«alliance des perdants».
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