Menacée par le vote d’une motion de censure, le Premier ministre Michel Barnier a cédé le 28 novembre sur la demande de Marine Le Pen de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité. L’ancienne candidate à la présidentielle en attend plus du chef du gouvernement.
«J’ai écouté les demandes provenant de tous les groupes politiques […] Nous n’augmenterons pas les taxes sur l’électricité». Le 28 novembre, le Premier ministre Michel Barnier a joué la carte du compromis en reculant sur une mesure réclamée par Marine Le Pen.
J'ai écouté les demandes provenant de tous les groupes politiques. J’ai aussi tenu compte du vote du Sénat, hier.
Nous n'augmenterons pas les taxes sur l'électricité.
Les prix de l’électricité baisseront de 14%. pic.twitter.com/yCgjaiVlLK— Michel Barnier (@MichelBarnier) November 28, 2024
Face au risque d’une motion de censure, le chef du gouvernement a donc cédé mais Marine Le Pen entend en obtenir plus de la part du pensionnaire de Matignon.
Marine Le Pen cherche une victoire politique
Après la prise de parole de Michel Barnier, la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée a fait savoir que cela ne suffisait pas, déclarant sur le réseau social X : «en l’état, le budget de M. Barnier va précipiter la crise financière générée par sept ans de macronisme, dont les défaillances d’entreprises, la hausse du chômage et les tensions sur les marchés financiers ne sont que les prémices».
En l’état, le budget de M. Barnier va précipiter la crise financière générée par sept ans de macronisme, dont les défaillances d’entreprises, la hausse du chômage et les tensions sur les marchés financiers ne sont que les prémices. Fragiliser les entreprises, refuser toute…
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 29, 2024
Citée dans le journal Le Monde Marine Le Pen a fait savoir son mécontentement de ne pas être citée par le ministre : «l’attachement à dire que cela n’est pas une concession au RN me pose un problème démocratique. Ils veulent nos voix et pas nos têtes» et d’ajouter «tout faire pour ne pas dire qu’il respecte les électeurs du RN, c’est le meilleur moyen pour que nos électeurs continuent de nous demander la censure». L’ancienne candidate à la présidentielle entend ainsi formaliser une victoire qu’a déjà revendiqué le président du parti Jordan Bardella sur le réseau social X. L’eurodéputé fait état d’autres revendications du parti disposant de 125 députés à l’Assemblée : «le Premier ministre doit également renoncer au déremboursement supplémentaire de médicaments» évoquant par ailleurs un «moratoire sur toute nouvelle création ou hausse d’impôt et de taxe, des mesures fortes en faveur de la compétitivité de nos TPE-PME, et la réindexation des pensions dès le 1er janvier». Des mesures économiques auxquelles il ajoute : «un sérieux tour de vis migratoire et pénal».
Marine Le Pen, elle, a même diffusé sur ses réseaux sociaux le documents qu’elle aurait remis à Michel Barnier lundi et faisant valoir le rééquilibrage des dépenses et des recettes voulue par elle.
Voici ce qui a été transmis à M. Barnier lors de notre rendez-vous de lundi : pic.twitter.com/axSPFnEHNx
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 29, 2024
La présidente du groupe RN à l’Assemblée a donné un ultimatum au chef du gouvernement dans les colonnes du Monde, déclarant : «Il y a encore des difficultés. Nous sommes jeudi. Il a jusqu’à lundi». Les Insoumis, eux, ont annoncé le vote d’une motion de censure pour mercredi.
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