Economie

Crise bancaire : le gendarme financier allemand met en garde contre de nouveaux «à-coups»

La crise bancaire qui a éclaté en mars en partant de faillites d'établissements aux Etats-Unis pourrait connaître de nouveaux «à-coups», a prévenu le patron du gendarme financier allemand, Mark Branson.

«Depuis mars, le système financier mondial subit une sorte de test de résistance en temps réel», a déclaré ce 9 mai Mark Branson, président de l’Autorité fédérale de supervision financière (BaFin), en référence à la série de faillites de banques régionales américaines et à l’acquisition forcée du Crédit Suisse en déroute par son rival helvétique UBS.

Si la phase aiguë de cette crise semble passée, «les périodes de stress se produisent généralement souvent par à-coups», a-t-il prévenu devant la presse.

En zone euro, avec les hausses de taux d’intérêt en cours, les banques profitent d’un côté de produits d’intérêt en hausse, alors que d’un autre côté la valorisation d’obligations à leur bilan peut rapidement perdre en valeur quand les taux remontent. Ce phénomène a provoqué la chute brutale de la banque californienne Silicon Valley Bank (SVB).

Des crises qui surviennent «beaucoup plus vite qu’avant»

La «vigilance» est donc de mise alors que «les paniques bancaires et les crises de liquidité se produisent de nos jours beaucoup plus vite qu’avant», selon Mark Branson. Il n’y a toutefois «pas de raisons rationnelles pour une crise de liquidité dans les institutions allemandes», a assuré le superviseur.

Il est néanmoins «crucial de tirer les leçons des derniers mois» et regarder «attentivement si et, le cas échéant, où nous devrions renforcer la réglementation, la surveillance» dans l’Union européenne, a affirmé Mark Branson. «Des renflouements gouvernementaux coûteux et impromptus ne peuvent pas être la voie à suivre», a-t-il souligné. En d’autres termes, sortir les petits instituts défaillants plus vite du marché devrait être possible, selon lui.

S’agissant des grandes institutions d’importance systémique, «aucune ne devrait être trop grande pour faire faillite» et être dissoute, a jugé l’ancien patron du superviseur suisse Finma jusqu’en 2021, qui avait directement le Crédit Suisse sous sa surveillance. La chute de cet établissement helvétique séculaire avait été précipitée par les remous du système bancaire aux Etats-Unis où plusieurs banques ont récemment fait défaut.

Après les défaillances en série de Silvergate, de Silicon Valley Bank (SVB) et de Signature à la mi-mars, c’était au tour de First Republic d’être fermée le 1er mai par les autorités américaines. Ces dernières avaient dans la foulée annoncé le rachat des actifs de cet établissement régional par JPMorgan Chase. Le naufrage de First Republic constitue la deuxième plus grosse faillite bancaire de l’histoire des Etats-Unis, après celle de Washington Mutual en 2008.




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