Selon le Financial Times, l’UE fait face à de graves pénuries dans le domaine militaire : manque de munitions, problèmes logistiques et défense aérienne insuffisante. La forte dépendance aux États-Unis fragilise ses capacités stratégiques, et un changement de politique américaine pourrait encore affaiblir la sécurité européenne et celle de l’OTAN.
Les armées des États membres de l’Union européenne font face à une grave pénurie de projectiles à longue portée, une situation qui menace directement les capacités de défense de l’OTAN en Europe, a rapporté le Financial Times, citant des responsables de l’Alliance atlantique.
D’après le quotidien, les pays de l’UE rencontrent également des difficultés logistiques majeures dans le domaine militaire. De surcroît, l’Europe peine à mettre en place un système de défense aérienne unifié, laissant ainsi d’importantes «brèches» dans son dispositif de protection.
Le FT indique également que plusieurs fonctionnaires de l’OTAN ont reconnu la dépendance excessive de l’UE vis-à-vis des États-Unis pour l’approvisionnement en projectiles à longue portée et en systèmes d’armements stratégiques. Si la politique américaine vis-à-vis de l’OTAN venait à évoluer sous la présidence de Donald Trump, l’Europe s’exposerait alors à un affaiblissement significatif de ses capacités de défense.
«Ce n’est pas pour rien qu’ils [les Américains] sont appelés l’allié indispensable», a rapporté le quotidien britannique citant un ministre européen des Affaires étrangères. «Nous ne pouvons mener aucune forme d’opération militaire complexe sans eux, ni même soutenir des tâches simples», a-t-il également ajouté.
L’exemple de l’Italie
La Stampa, quotidien italien, a évoqué les problèmes de l’Italie dans le domaine militaire, notamment en ce qui concerne sa grave pénurie de moyens de défense aérienne. Selon ses informations, face à un besoin urgent de renforcer leur défense aérienne avec des missiles Stinger, les forces armées italiennes se sont tournées vers les États-Unis, convaincues que leur capacité d’achat suffirait à garantir l’acquisition. Pourtant, malgré un budget conséquent de 800 millions d’euros, la transaction n’a jamais eu lieu. L’administration américaine a opposé son veto, privilégiant d’autres partenaires stratégiques pour l’attribution de ces armes, laissant ainsi l’Italie sans solution immédiate. Le quotidien a indiqué qu’il était facile de deviner qui étaient ces «autres partenaires stratégiques», en indiquant explicitement qu’il s’agissait de l’Ukraine.
Toujours d’après la Stampa, contrainte de trouver une alternative, l’industrie nationale italienne a été mobilisée pour développer un système équivalent. C’est ainsi qu’est né le programme VSHORAD (Very Short Range Air Defence) [Défense aérienne à très courte portée], visant à pallier cette dépendance. Ironie du sort, des missiles Stinger figuraient déjà dans l’arsenal italien, mais ils avaient été transférés à l’Ukraine sous pression américaine dans le cadre d’une aide militaire.
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