En réponse aux propos de l'ambassadrice de France, qui évoquait la tenue de nouvelles élections en Géorgie comme «une solution à la crise politique», en renvoyant à des propos d’Emmanuel Macron, le président du Parlement géorgien a renvoyé la pareille en suggérant que la tenue de nouvelles élections en France pourrait y résoudre la crise politique.
«Non pas que je m’immisce dans la politique intérieure de la France, mais compte tenu du fait que 61% des Français sont en faveur de la démission du président Macron et que 50% souhaitent la dissolution de l’Assemblée nationale, de nouvelles élections pourraient être un bon moyen de sortir de la situation politique actuelle dans ce pays».
Tels sont les propos formulés sur X, ce 7 janvier, par le président du Parlement géorgien Chalva Papouachvili, en réponse à l’ambassadrice de France à Tbilissi, Cheraz Gasri.
Not that I intend to interfere in French domestic politics but considering that 61% of the French support President Macron’s resignation and 50% want the dissolution of the National Assembly, new elections could be a good way out of the political crisis.https://t.co/u6Tu9eupo0https://t.co/auzvvPQHk0
— Shalva Papuashvili 🇬🇪 (@shpapuashvili) January 7, 2025
«Le président Macron apprécie le courage des manifestants et de Salomé Zourabichvili et souligne que de nouvelles élections en Géorgie pourraient être une solution à la crise politique», avait écrit un peu plus tôt la diplomate française, sur le même réseau social, renvoyant aux discours tenu le 6 janvier par Emmanuel Macron.
«Je demande au réseau de continuer d’être engagé auprès de tous les combattants de la liberté» avait notamment lancé ce dernier devant les ambassadeurs. «En Géorgie, auprès de tous ceux qui se sont battus pour une élection, auprès de cette présidente courageuse et de ces manifestants, et en nous battant pour que les transparences soient faites, et si la sortie de crise doit être la réorganisation d’une élection, pour le faire» avait-il poursuivi.
Emmanuel Macron a également pointé du doigt la Russie, qui selon lui aurait «de manière évidente, déstabilisé le processus électoral et falsifié ce dernier» en Géorgie. Au passage, le président français a notamment accusé Moscou d’avoir «manipuler le processus électoral» en Roumanie, où le résultat du premier tour des présidentielles ont été annulé après la victoire surprise d’un candidat eurosceptique et peu favorable à l’OTAN.
Ingérences étrangères : quand Emmanuel Macron s’en prend à Elon Musk
Des déclarations qui n’ont pas empêché Emmanuel Macron, dans le même discours, d’accuser Elon Musk de s’ingérer dans les affaires européennes. «Qui aurait cru si on nous avait dit il y a dix ans que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interférerait directement dans des élections, y compris en Allemagne» a-t-il déclaré.
Mikhaïl Kavelachvili, nouveau président géorgien entré en fonctions le 29 décembre, avait été élu 15 jours plus tôt par un collège électoral lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, minoritaire au Parlement à l’issue des législatives du 26 octobre.
Des législatives dont les partis d’opposition pro-occidentaux avaient refusé de reconnaitre le résultat. Ces derniers ont notamment reçu le soutien des chancelleries occidentales ainsi que des membres du Parlement européen, qui ont appelé Tbilissi à organiser de nouvelles élections «dans un délai d’un an».
Dans la foulée de cet appel du Parlement européen, Irakli Kobakhidze avait annoncé la suspension jusqu’en 2028 de toutes discussions sur les négociations d’adhésion au bloc européen, provoquant l’ire de l’opposition pro-occidentale qui organise des rassemblements quotidiens dans la capitale.
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