Des émigrés juifs sont revenus s'installer à Damas qu'ils avaient quitté dans les années 1990. La communauté juive est présente en Syrie depuis des millénaires, mais elle a connu plusieurs vagues de persécutions, notamment depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948.
La minuscule communauté juive de Syrie a célébré le 19 février sa première prière collective depuis des décennies dans une synagogue du vieux Damas, exprimant sa joie de renouer avec le culte public.
Des Juifs résident en Syrie depuis l’Antiquité, certains historiens faisant remonter leur installation à l’époque du roi David ou à la destruction du premier Temple de Jérusalem en 586 av. J.-C. La diaspora juive syrienne a prospéré sous les Romains, les Byzantins, puis sous l’Empire arabe et ottoman, trouvant notamment refuge à Alep et Damas, les deux grands centres de la communauté.
À Alep, la «Grande Synagogue», fondée selon la tradition par le prophète Élie, abritait la célèbre «Couronne d’Alep», un des plus anciens manuscrits du Tanakh. À Damas, les Juifs vivaient principalement dans le quartier al-Amara, où plusieurs synagogues étaient actives jusqu’au XXe siècle.
Le tournant de la création de l’État d’Israël en 1948
Sous l’Empire ottoman, les Juifs syriens jouissaient d’un statut de dhimmi, qui leur garantissait une protection en échange d’un impôt spécifique. Mais au XIXe siècle, les tensions confessionnelles s’intensifièrent avec des accusations de «meurtre rituel» et des émeutes anti-juives, notamment à Damas en 1840.
La fin de l’Empire ottoman et la création de la Syrie moderne sous mandat français renforcèrent l’intégration des Juifs dans la société syrienne. Pourtant, après la création de l’État d’Israël en 1948, la situation se dégrada rapidement : les Juifs furent considérés comme des ennemis potentiels, leurs biens confisqués et leurs droits restreints.
Face aux discriminations et violences, la grande majorité des Juifs syriens quitta le pays dans la seconde moitié du XXe siècle. Beaucoup s’installèrent en Israël, aux États-Unis (notamment à Brooklyn, New York), au Mexique et en Argentine.
Dans les années 1990, sous la pression internationale et notamment après l’intervention de l’administration Clinton, Hafez al-Assad autorisa les derniers Juifs syriens à quitter la Syrie, mettant un terme à une présence continue de plusieurs millénaires. Après cette date, leurs effectifs ont chuté, passant d’environ 5 000 à seulement sept personnes âgées vivant actuellement à Damas.
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