Le vice-président du Conseil de sécurité russe a réagi à l’attaque ukrainienne contre un oléoduc du Caspian Pipeline Consortium, comparant Kiev à un «animal enragé» mordant la main de son maître. Cette frappe touche directement des entreprises américaines et pourrait impacter le marché pétrolier mondial.
Des drones ukrainiens ont frappé le 17 février la station de pompage de Kropotkinskaïa, une infrastructure clé du Caspian Pipeline Consortium (CPC), entraînant des dégâts importants et une réduction du pompage du pétrole.
Dmitri Medvedev a réagi le lendemain sur Telegram, en dénonçant une attaque contre les intérêts occidentaux. «Un animal enragé a mordu son maître», a-t-il écrit. Le vice-président du Conseil de sécurité russe a rappelé que l’oléoduc n’appartenait pas à la Russie mais à un consortium international comprenant des entreprises américaines et européennes. «Le régime néonazi de Kiev le savait, bien entendu. Et malgré sa forte dépendance à l’égard de Washington, il a délibérément frappé les actifs des entreprises américaines, qui ont déjà subi des pertes substantielles à la suite de l’attaque», a-t-il ajouté. Selon Medvedev, cette attaque viserait directement les États-Unis. L’ancien président de la Fédération de Russie a également souligné que cette action pourrait faire monter les prix du pétrole, nuisant ainsi aux entreprises américaines et au programme économique de la nouvelle administration à Washington. «Un coup porté au CPC est un triple coup porté aux entreprises américaines, au marché pétrolier et à Trump personnellement», a-t-il déclaré.
Une attaque contre l’infrastructure énergétique eurasiatique
L’attaque a gravement endommagé la station de pompage de Kropotkinskaïa, située dans la région de Krasnodar, en Russie. Transneft, actionnaire russe du consortium, a indiqué le 18 février que les réparations pourraient durer de 1,5 à 2 mois, réduisant le pompage du pétrole kazakh de 30 %.
Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, a affirmé que cet acte de sabotage n’était pas seulement une attaque contre la Russie, mais également contre l’infrastructure énergétique du Kazakhstan. Il a déclaré : «Le coup d’éclat de Zelensky, avec l’attaque d’une station de pompage à Kuban, suggère qu’il est temps de lui taper sur les doigts».
L’oléoduc est un axe majeur du transport de pétrole depuis le Kazakhstan vers la mer Noire. Le CPC achemine environ 1% du pétrole brut mondial. L’attaque a été menée avec sept drones explosifs, causant des dommages aux équipements et aux infrastructures électriques. Le CPC est un consortium international comprenant Chevron, ExxonMobil et Shell. Les entreprises américaines contrôlent plus de 40 % du pétrole transporté, et les sociétés occidentales dans leur ensemble plus de 65 %.
Répercussions mondiales
Cette attaque a eu un impact immédiat sur les marchés. Le prix du Brent a augmenté de 0,6%, atteignant 75,66 dollars le baril le 18 février. Le West Texas Intermediate (WTI) a progressé de 91 cents, atteignant 71,65 dollars. Des experts, cités par Reuters, estiment que la réduction des flux de pétrole kazakh pourrait entraîner une instabilité des prix et affecter les marchés occidentaux. Reuters a également rapporté que les producteurs de l’OPEP+ envisagent une réévaluation de l’offre mondiale.
Les États-Unis n’ont pas encore réagi officiellement, mais l’impact de cette attaque sur le marché mondial pourrait accentuer les tensions entre Washington et Kiev.
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