Le prix du gaz naturel en Europe a atteint son plus haut niveau depuis un an, alors que des rapports de presse européens mettent en garde contre des pénuries de gaz cet hiver.
Le prix du gaz en Europe a dépassé ce 14 novembre à la bourse ICE de Londres 500 dollars pour 1 000 mètres cubes pour la première fois depuis le 28 novembre 2023.
Le prix d’un contrat à terme de décembre sur le hub TTF aux Pays-Bas a augmenté à environ 500,5 dollars pour 1 000 mètres cubes, soit 45,9 euros par MWh (sur la base du taux de change euro/dollar actuel, les prix à l’ICE sont affichés en euros par MWh).
Le prix du gaz en Europe augmente en raison d’une hausse importante des retraits du gaz des stockages souterrains européens, qui sont près de 50 fois supérieurs aux injections.
Actuellement, les stockages souterrains de gaz des pays européens sont remplis à 92,58% (0,54% de plus que la moyenne à cette date au cours des cinq dernières années), avec 102,76 milliards de mètres cubes de gaz.
Fin octobre, les prix du gaz européen avaient déjà atteint leur plus haut niveau de l’année, près de 44€ (47,50$) par mégawattheure, alors qu’une interruption de production en Norvège, son principal fournisseur, a accru les inquiétudes du marché européen concernant la situation au Moyen-Orient.
Des pénuries de gaz cet hiver ?
Récemment, des rapports de presse, notamment britanniques, avaient en effet averti que l’approvisionnement en gaz de l’UE pourrait être menacé cet hiver en raison de la dépendance croissante au gaz naturel liquéfié (GNL) qui avait remplacé l’approvisionnement par gazoduc russe.
À en croire le Financial Times, le remplacement du gaz russe par du gaz naturel liquéfié aurait rendu le bloc «vulnérable» aux ruptures d’approvisionnement liées aux crises régionales, notamment au Moyen-Orient, où une escalade du conflit aurait de lourdes conséquences sur l’approvisionnement en gaz.
L’UE avait augmenté ses achats de GNL, il y a deux ans, à la suite de l’escalade du conflit en Ukraine et des sanctions contre la Russie ; mais l’offre et le prix du GNL commercialisé à l’échelle mondiale sont «volatils» et peuvent être affectés par les crises régionales, met en garde le journal britannique.
Selon le groupe de réflexion économique Bruegel, basé à Bruxelles, l’UE continue de recevoir environ 5% de ses importations de gaz de Russie via le réseau de transit ukrainien. Mais alors que l’accord de transit entre Moscou et Kiev doit expirer le 31 décembre, les dirigeants ukrainiens ont insisté sur le fait qu’il ne serait pas prolongé.
Le président russe Vladimir Poutine avait déclaré le mois dernier que Moscou pouvait continuer à fournir du gaz à l’UE via l’Ukraine, mais que Kiev devait prolonger le contrat.
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