Les violences urbaines continuent en Martinique, où de nouveaux barrages routiers ont été dressés dans la nuit de dimanche à lundi. La préfecture de Martinique a annoncé le 21 octobre la prolongation du couvre-feu.
Un couvre-feu de minuit à 5 heures, « jusqu’au 28 octobre 2024 inclus »: dans un communiqué publié sur son site internet, la préfecture de Martinique a annoncé la prolongation de cette mesure sécuritaire, alors que l’île est toujours en proie à des violences urbaines.
Malgré ce régime instauré depuis plusieurs semaines, la Martinique a été frappée par un regain de violence dans la nuit du 20 au 21 octobre. Samedi, le collectif « Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéennes » (RPPAC) avait appelé à une poursuite de la mobilisation contre la vie chère, plus d’un mois et demi après le début de la contestation.
Une nuit de violence et des pillages
La préfecture de police rapporte qu’« une centaine d’individus cagoulés ont tenté de bloquer la Martinique » dans la nuit de dimanche à lundi et qu’« une station-service [a] été pillée ». Une seule personne aurait été arrêtée à cette occasion.
Une douzaine de barrages ont été érigés et un blessé a été déploré du côté de la gendarmerie.
Des images d’affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants sont publiées sur les réseaux sociaux. Elles montrent de nouveaux barrages et des tirs de grenades lacrymogènes, notamment dans la commune de Saint-Joseph, au centre de l’île.
Le climat est loin de s’apaiser en Martinique.
Les barrages contre la Vie Chère sont érigés un peu partout. Certains sont démantelés par les gendarmes et policiers dans le calme et sont reconstruits quelques mètres plus loin. Mais les choses sont plus tendues à Saint-Joseph. pic.twitter.com/LKjcPGWVua— Vayan Doubout (@vayandoubout) October 21, 2024
Le 21 octobre, le RPPAC avait décrété une journée de blocages sur l’ensemble du territoire martiniquais. L’organisation avait refusé l’accord signé entre le préfet, les distributeurs et la collectivité territoriale de Martinique pour faire baisser de 20 % en moyenne les prix d’environ 6 000 produits alimentaires. Le RPPRAC estime l’accord trop faible alors que les prix de l’alimentaire sont de 40 % plus élevés que dans l’Hexagone. Samedi, le collectif était déjà parvenu à mobiliser 2 000 personnes.
Après un premier couvre-feu instauré du 18 au 26 septembre pour contenir les émeutes, de nouvelles interdictions de déplacement nocturne sur l’ensemble du territoire avaient vu le jour le 10 octobre. Elles sont donc prolongées jusqu’au 28 octobre. À cette interdiction de circuler s’ajoute l’interdiction de vendre des carburants, des produits pétroliers, des produits chimiques corrosifs, inflammables ou explosifs sur toutes les communes du territoire de la Martinique, également jusqu’au 28 octobre.
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