Le sénateur LR de Bourgogne et radiologue Alain Houpert s'est vu interdire d'exercer pendant 18 mois, dont neuf fermes, après plusieurs plaintes déposées contre lui pour ses propos durant la pandémie de coronavirus. Il a 30 jours pour faire appel.
La chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Bourgogne-Franche-Comté a prononcé le 4 novembre une interdiction temporaire d’exercice de la médecine contre le radiologue Alain Houpert, également sénateur LR de Côte-d’Or, pour «fautes déontologiques» après certaines prises de position au cours de la pandémie de Covid-19.
Saisie de trois plaintes, la chambre disciplinaire de première instance a infligé à Alain Houpert une interdiction d’exercer la médecine de 18 mois au total, dont neuf avec sursis. La partie ferme de la sanction s’exécutera de janvier à septembre 2023, a précisé la chambre.
Une apparition dans le documentaire controversé «Hold Up»
La première plainte avait été adressée par le syndicat de l’Union française pour une médecine libre, la deuxième par le Conseil départemental de Côte-d’Or de l’Ordre des médecins et quatre médecins, la troisième par le Conseil national de l’Ordre des médecins. Chaque plainte a fait l’objet d’une condamnation à l’encontre d’Alain Houpert.
Le Senateur @alainhoupert condamné à 6 mois d’interdiction d’exercer dont trois mois fermes et 2000 € à verser à chaque entité plaignante !
Une victoire de plus de @UFMLSYNDICAT contre les relaies #antivax#[email protected]/1yVQfmYEKw— Dr Jérôme Marty (@DrMartyJerUFMLS) November 4, 2022
«Une victoire de plus de [l’Union française pour une médecine libre] contre les relais antivax», s’est réjoui le docteur Jérôme Marty, président du syndicat à l’annonce de cette nouvelle.
Une victoire de plus […] contre les relais antivax
Sollicité par l’AFP, le bureau parlementaire d’Alain Houpert annonce que celui-ci «prend acte de la condamnation et n’a pour le moment rien à ajouter». Il dispose d’un délai de 30 jours pour faire appel.
La chambre disciplinaire a justifié sa décision en dénonçant l’«attitude quasi irresponsable» du radiologue, qui avait signé et relayé sur Twitter le manifeste «Laissons-les prescrire» défendant un traitement à base de miel, de vitamine D et d’hydroxychloroquine notamment.
Ce comportement ne pouvait «que rajouter à la confusion médiatique de l’époque» et «décrédibiliser fortement les actions entreprises par les autorités sanitaires dans le cadre de la lutte contre une pandémie planétaire», assure la chambre disciplinaire.
Elle condamne également son apparition dans le documentaire controversé «Hold Up», dans lequel il invite «tous les médecins à se rebeller». Ces propos «doivent être regardés comme une adhésion aux attaques distillées par les opposants des mesures décidées par les autorités sanitaires», juge la chambre.
Hasard du calendrier, l’ex-députée du Bas-Rhin et psychiatre Martine Wonner comparaissait le même jour devant la chambre disciplinaire de première instance du Conseil régional de l’Ordre des médecins du Grand Est à Nancy, après deux plaintes concernant ses propos controversés sur les masques et les vaccins.
Pass sanitaire : Martine Wonner écartée de son groupe à l’Assemblée pour ses propos