Un rapport de la Fondation pour les logements des défavorisés, publié le 4 février, tire la sonnette d’alarme sur l’état du logement en France et sur la situation des sans-abris. Ces derniers, estimés à 350 000, ont vu leur nombre plus que doublé en douze ans.
«La Fondation estime, cette année, à 350 000 le nombre de personnes sans domicile, en hébergement ou à la rue, où chaque soir dorment des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants».
Dans son 30e rapport annuel sur l’état du mal-logement en France, la Fondation pour le Logement des Défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) s’inquiète que «tous les signaux sont au rouge sur le front de la crise du logement». Ce rapport, publié le 3 février, souligne notamment que le nombre de sans domicile a plus que doublé en comparaison à 2012, une année où ils avaient été estimés à 143 000.
#REML2025
La Fondation publie "L'état du #MalLogement en 🇫🇷 2025"
➡️La France s'enfonce dans la crise du #logement
➡️#Handicap et mal-logement, le parcours des combattants
➡️Une année d'attentisme et de renoncements
📚https://t.co/6RJgX5KcvQpic.twitter.com/rbglD8NOcG— FondationAbbéPierre (@Fondation_AP) February 4, 2025
Ce document, témoignant d’une progression de la pauvreté en France, a fait réagir de nombreuses personnalités politiques d’opposition mais également la ministre du Logement, Valérie Létard.
Du RN à LFI, en passant par le gouvernement, un rapport qui interpelle
«Ces chiffres alarmants doivent interpeller ceux qui plaident en toute irresponsabilité pour la poursuite d’une immigration de masse qui aggrave la pression sur le logement social et le parc locatif privé des classes populaires» a déclaré le 4 février sur X la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée, Marine Le Pen.
En 2024, l’ex-Fondation Abbé Pierre évalue à 350.000 le nombre de personnes sans domicile, en hausse de 145% depuis douze ans, et à 4,2 millions le nombre de personnes mal logées, qu'elles soient privées de logement ou vivant dans des conditions difficiles.
Ces chiffres alarmants…— Marine Le Pen (@MLP_officiel) February 4, 2025
Du côté des Insoumis, le parti dirigé au Palais Bourbon par Mathilde Panot, a publié un communiqué dans lequel sont mises en causes les «belles promesses du Président d’éradiquer le sans-abrisme». Lors de son premier quinquennat, Emmanuel Macron avait promis d’éradiquer le «sans-abrisme» dès 2017. «Ne pas censurer ce budget, c’est pérenniser l’inaction !», ont conclu Les Insoumis.
À l’occasion d’un échange filmé avec Christophe Robert, le délégué général de la Fondation pour le Logement des défavorisés, la ministre du Logement Valérie Létard a réclamé «le maintien des 203 000 places d’hébergement d’urgence et 20 millions supplémentaires pour accompagner les femmes et les enfants à la rue».
#REML2025 I @valerieletard face à la Fondation : " Aujourd'hui, j'ai demandé le maintien des 203 000 places d'hébergement d'urgence et que l'on mette 20 millions supplémentaires pour accompagner les femmes et les enfants à la rue. " pic.twitter.com/u0FjQ52fB6
— FondationAbbéPierre (@Fondation_AP) February 4, 2025
Une annonce qui répond à des indicateurs alarmants en matière de logement avec, outre les 350 000 personnes sans domicile recensées, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente, pas moins de 4,2 millions de personnes qui souffrent de mal-logement en France.
2,7 millions de ménages en recherche d’un HLM
Le document de près de 350 pages, publié par la Fondation pour les logements des défavorisés, évoque également la situation précaire des personnes handicapées, avec 20 % des nouveaux logements construits adaptés à leurs besoins.
Une «baisse notable de l’accès au logement social» est par ailleurs dénoncée, avec la construction de 82 000 logements sociaux financée en 2024, et cela malgré une demande record de plus de 2,7 millions de ménages, en «progression constante».
Par ailleurs, 30 % des ménages déclarent avoir eu froid dans leur logement en 2024, contre 14 % en 2020. Enfin le rapport critique l’absence de ministre chargée du Logement pendant sept mois en 2024, ce qui aurait contribué à une «année presque blanche» en termes de décisions importantes. Et ce alors que le collectif Les Morts de la rue affirmait dans son rapport annuel, publié le 30 octobre, que 735 personnes étaient mortes dans les rues françaises au cours de l’année 2023, un nombre en hausse de plus de 15 % en un an.
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