Le nombre d’incendies criminels visant des églises a augmenté de plus de 30% en 2024, selon le renseignement territorial. Cette recrudescence s’inscrit dans un contexte plus large d’attaques contre les lieux de culte chrétiens. En parallèle, les forces de l’ordre signalent une hausse des vols dans les églises et des perturbations de messes.
D’après un rapport du renseignement territorial cité par Europe 1 le 3 février, les atteintes aux églises ont connu une nouvelle hausse en France en 2024. Alors que les actes antichrétiens ont globalement diminué (-10%, soit 770 faits recensés), les incendies criminels et tentatives d’incendie contre des lieux de culte chrétiens ont fortement augmenté. Près de 50 églises ont été visées, contre 38 en 2023, ce qui représente une augmentation de plus de 30%.
Cette hausse est en partie due aux incendies volontaires en Nouvelle-Calédonie lors des émeutes, mais plusieurs événements marquants ont également touché la métropole. Le 2 septembre 2024, l’église de Saint-Omer a été ravagée par les flammes, détruisant l’intégralité de sa toiture et de son clocher. Un mois plus tard, le 3 octobre, l’église Saint-Hilaire-le-Grand de Poitiers a été la cible de deux départs de feu simultanés. Trois statues y ont également été brisées.
Hausse des vols et insécurité dans les églises
Outre les incendies, les lieux de culte font face à une augmentation des vols. En 2024, 288 vols ont été signalés contre 270 en 2023, soit une hausse de 7%. En moyenne, cinq vols sont commis chaque semaine dans les églises. Les régions les plus touchées sont la Nouvelle-Aquitaine, l’Île-de-France, le Grand Est, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie.
Les agressions et les profanations se multiplient également. Plusieurs messes ont été perturbées en 2024, notamment lors des célébrations de Noël. À Bordeaux, deux individus alcoolisés ont interrompu une messe. À Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), un homme est monté sur l’autel avant d’exhiber son postérieur devant l’assemblée.
Selon le rapport consulté par Europe 1, la communauté chrétienne reste fortement ciblée malgré une baisse globale des actes antichrétiens. En 2024, les actes antireligieux concernaient principalement la communauté juive, qui représentait 62% des faits recensés, tandis que 31% visaient les chrétiens et 7% les musulmans, inscrivant ainsi les attaques contre les églises dans un contexte plus large de tensions religieuses.
Un attentat déjoué
Par ailleurs, un attentat contre une église aurait été évité grâce aux services de renseignement. Selon Europe 1, la DGSI a arrêté, le 5 mars 2024, un homme de 62 ans affilié à Daech qui préparait une attaque. Face à cette menace croissante, les autorités appellent à un renforcement des mesures de surveillance, particulièrement en cette année jubilaire où de nombreux rassemblements religieux sont prévus.
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