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France : peuplées à près de 130%, les prisons au bord de l’explosion

Le ministère de la Justice a publié lundi 30 septembre les chiffres de la densité carcérale en France. Dépassant de près de 17 000 le nombre de places disponibles, les prisons françaises demeurent dans une situation de surpopulation chronique.


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«La France continue ainsi de violer gravement la CEDH», s’est indigné ce 1er octobre sur X (ex-Twitter) le professeur de droit public Nicolas Hervieu, au lendemain de la publication des chiffres de la population carcérale en France.

Selon ces données du ministère de la Justice, la France comptait au 1er septembre 78 969 détenus pour une capacité carcérale de 62 014 places, portant la densité carcérale globale à 127,3 %. 3 609 détenus seraient contraints de dormir sur un matelas au sol, un chiffre en nette hausse par rapport aux 2 361 recensés il y a un an.

Fustigeant un «record absolu» de surpopulation carcérale, Nicolas Hervieu a mis en cause la responsabilité de la France par rapport à un arrêt de 2020 de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), condamnant la France pour conditions de détention indignes et exigeant «la résorption définitive de la surpopulation carcérale».

A l’Assemblée nationale, des élus de droite comme de gauche ont fait part de leur inquiétude face à cette situation. Du côté de La France insoumise (LFI), Gabrielle Cathala a ainsi fait valoir sur X qu’elle avait visité en juillet la prison d’Osny «où étaient enfermés 880 détenus pour 563 places», annonçant un «nouveau contrôle prochainement». 

Le 28 septembre, la surpopulation dans la prison de Mayotte avait été mise en cause suite à une prise d’otages. «Face aux dangers de la surpopulation carcérale: il faut une deuxième prison», avait lancé la députée du groupe Liot de l’île, Estelle Youssouffa.

La veille, le député et porte-parole du Rassemblement national (RN) Yoann Gillet faisait état d’une visite dans ce même centre pénitentiaire de Mayotte, évoquant une prison saturée avec 640 détenus pour 278 places et un taux de 65 % d’étrangers. L’élu rappelait à l’État sa «promesse» de construire un deuxième centre pénitentiaire, évoquant une situation «urgente».

La France est troisième au palmarès des pays européens dont les prisons sont les plus surpeuplées. Seuls Chypre et la Roumanie connaissent une surpopulation pénitentiaire encore plus prononcée, à en croire une étude du Conseil de l’Europe publiée en juin.

La surpopulation carcérale est un sujet clivant en France, où deux approches s’opposent avec d’une part les partisans d’une diminution du recours à des peines d’emprisonnement, à l’instar de l’ONG l’Observatoire international des prisons, et d’autre part ceux favorables à l’augmentation du nombre de places de prison. Une ligne qui, d’après un sondage paru fin février, est plébiscitée par la majorité (83%) de la population française.

Par ailleurs, le Rassemblement national (RN) réclame historiquement l’expulsion des délinquants et des criminels étrangers. «Si l’on expulsait les étrangers délinquants (près de 19 000 étrangers en prison), il n’y aurait pas de surpopulation carcérale», a ainsi lancé ce 1er octobre sur X Charles-Henri Gallois, candidat RN dans la Nièvre aux législatives, rappelant au passage que «les promesses d’Emmanuel Macron de 2017 n’ont jamais été tenues» quant à la construction de 15 000 nouvelles places de prison sous son quinquennat.




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