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France : près de 20% des étudiants ne mangeraient pas à leur faim, selon une étude

Une étude présentée ce 10 janvier par la Fage, le premier syndicat étudiant, tire la sonnette d’alarme sur la précarisation de la vie étudiante : 19% des jeunes ne mangeraient pas à leur faim et les conditions de vie se délabreraient, notamment en matière de logement.


Un Français sur trois éprouverait des difficultés à s’assurer trois repas par jour, selon un sondage

Des étudiants qui ne mangent pas à leur faim et qui souffrent du mal-logement : tel est le constat d’une étude de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) révélée ce 10 janvier par France Info. Selon cette étude menée auprès de 7 531 étudiants via un questionnaire en ligne, 19% d’entre eux ne mangeraient pas à leur faim.

Un phénomène qui affecterait 28% des étudiants boursiers et 16% des non-boursiers, précise la première organisation étudiante de France. «S’endormir le ventre vide et étudier le ventre vide, ce ne sont pas des conditions pour faire des études», a notamment dénoncé auprès de France Info la vice-présidente chargée des affaires sociales de la Fage, Sarah Biche.

«Des chiffres inacceptables»

Près de la moitié (49%) des étudiants n’auraient pas les moyens d’acheter des fruits et des légumes frais chaque semaine, selon l’enquête. «Des chiffres inacceptables» a dénoncé sur X (anciennement Twitter) la présidente de la Fage, Maëlle Nizan. «La condition étudiante doit être une priorité», a-t-elle déclaré, à destination du nouveau Premier ministre Gabriel Attal.

Le syndicat a notamment reçu le soutien de la députée socialiste de Seine Saint-Denis Fatiha Keloua Hachi, qui face à «la précarité qui ne fait que s’aggraver» estime qu’«il est temps d’accorder le repas à un euro à tous les étudiants».

Le repas à un euro en restaurant universitaire fait partie des revendications de la Fage. En décembre 2022, Fatiha Keloua Hachi avait porté devant l’Assemblée nationale une proposition de loi en ce sens. La chambre basse avait toutefois rejeté ce texte début février 2023, à une voix près, les élus de la majorité présidentielle et plusieurs Républicains se prononçant contre, tandis que ceux du RN et de la Nupes avaient voté en faveur du texte.

«La précarité est le premier facteur d’échec académique»

L’enquête de la Fage, intitulée «Bouge ton Crous», s’attarde également sur les conditions de logement des étudiants. En effet, 37% de ceux qui n’ont pas de logement au Crous souhaiteraient en obtenir un. Un chiffre qui monte à 58% dans la région francilienne. Une demande motivée, dans 65% des cas, par le prix des logements.

Sur France Info, Sarah Biche a appelé à «un investissement massif sur la question de la construction du logement social pour les étudiants». La responsable a également évoqué un «problème de proximité du lieu d’étude», estimant que le logement était le «premier poste de dépenses» et ce sujet «quelque chose de capital dans l’accès aux études». «C’est un facteur d’échec académique», a-t-elle ajouté.

Outre le manque de logements et leur coût, l’étude pointe du doigt l’état de délabrement des bâtiments. Celui-ci expliquerait qu’un tiers des étudiants sondés ne souhaitent pas demander un logement du Crous. «Comment arriver à être dans des conditions dignes quand on doit cohabiter avec des blattes et des cafards ?», interroge la responsable étudiante.

Par ailleurs, 41% des étudiants interrogés déclarent devoir travailler à côtés de leurs études. «La précarité est le premier facteur d’échec académique», a affirmé Sarah Biche lors de la présentation de ces résultats.




L’Assemblée nationale rejette à une voix près le repas à un euro pour tous les étudiants


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