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Frappes en Russie : les Occidentaux divisés, Borrell favorable

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a jugé ce 28 mai que Kiev devait pouvoir frapper le sol russe avec des armes occidentales. Pour l'heure, Berlin, Rome et Washington s'y opposent.


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« Selon les lois de la guerre, c’est parfaitement possible, et il n’y a pas de contradiction, je peux riposter ou me battre contre celui qui m’attaque depuis son territoire », a affirmé ce 28 mai le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, en marge d’une réunion des ministres de la Défense de l’UE à Bruxelles.

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« Il faut un équilibre entre le risque d’escalade et le besoin des Ukrainiens de se défendre », a-t-il ajouté.

Les déclarations se multiplient depuis plusieurs semaines autour des frappes ukrainiennes sur le territoire russe avec les missiles fournis par ses alliés occidentaux.

Le 27 mai, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg s’est, une nouvelle, fois prononcé en faveur de l’utilisation de ces missiles. Kiev « a le droit de se défendre » et a donc « le droit de frapper des objectifs militaires légitimes en dehors de l’Ukraine », a plaidé Stoltenberg.

Berlin, Washington et Rome défavorables

Les deux plus importants alliés de Kiev, l’Allemagne et les Etats-Unis, sont néanmoins réticents, soulignant la menace d’un conflit direct avec Moscou. En effet, Berlin s’y oppose catégoriquement : « l’Allemagne a pris une décision souveraine », a martelé ce 28 mai mai la secrétaire d’Etat allemande à la Défense Siemtje Möller.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé le 27 mai que Stoltenberg avait outrepassé là ses pouvoirs, soulignant que le gouvernement italien avait déjà protesté.

La Première ministre Giorgia Meloni a  en effet déclaré la veille à la chaîne Rai 3 : «Je ne sais pas pourquoi Stoltenberg a dit une telle chose, je pense que nous devons être très prudents ». «Ce monsieur devrait soit demander pardon, soit rectifier ses propos, soit démissionner», ajoutait même son vice-premier ministre Matteo Salvini. « S’ils veulent aller se battre en Ukraine, que [Jens] Stoltenberg, Emmanuel Macron et tous les pilotes qui veulent la guerre y aillent », a-t-il encore déclaré.

Pressions de Kiev

L’Ukraine fait néanmoins régulièrement pression sur ses partenaires occidentaux, en particulier Washington, pour obtenir l’autorisation d’utiliser les missiles à longue portée contre des cibles en Russie.

Plusieurs pays européens, dont l’Estonie ou les Pays-bas, se sont montrés favorables ce 28 mai à cette option. « Je ne l’ai jamais exclu et j’espère que d’autres pays qui ont une position différente en changeront », a déclaré la ministre néerlandaise de la Défense Kajsa Ollongren, à son arrivée à Bruxelles, cité par l’AFP.

Aux États-Unis aussi, la pression de parlementaires s’accentue sur l’administration Biden afin qu’elle donne son feu vert à l’élargissement des frappes ukrainiennes. Washington a déjà livré secrètement, en février dernier, des missiles ATACMS de longue portée.

Début mai, c’est le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron qui soutenait le droit des forces ukrainiennes à frapper sur le territoire russe avec des armes livrées par Londres. La Russie avait alors notifié Londres qu’elle se réservait le droit de riposter aux frappes ukrainiennes utilisant des armes britanniques sur le territoire russe sur «n’importe quelle installation et équipement militaire britannique sur le territoire ukrainien et au-delà».

Moscou dénonce les frappes ukrainiennes qui visent déjà la Russie et atteignent des bâtiments civils, frappes sur lesquelles les alliés occidentaux de Kiev ferment les yeux. 

 




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