Riyad a décidé, selon plusieurs agences, de suspendre les négociations sur la possible normalisation avec Israël. Aussi a-t-il, la veille, rejeté «catégoriquement» tout déplacement de la population de Gaza, condamnant le bombardement de «civils sans défense», sa critique la plus vive émise à l'égard d'Israël depuis l'attaque du Hamas.
L’Arabie saoudite, poids lourd du Moyen-Orient, a décidé de suspendre les négociations sur une possible normalisation avec Israël parrainées par les Etats-Unis. Cette décision advient en pleine visite du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, arrivé vendredi 13 au soir à Ryad après des visites en Israël et dans plusieurs pays arabes.
L’Arabie saoudite «a décidé de suspendre les discussions sur une éventuelle normalisation avec Israël et en a informé les responsables américains», a affirmé le 14 octobre à l’AFP une source proche du gouvernement saoudien. L’information avait été évoquée par Bloomberg et Reuters le 13 octobre en fin de journée, citant des sources à Riyad.
Vives critiques officielles à l’égard d’Israël
Plus officiellement, le royaume saoudien a par ailleurs déclaré «son rejet catégorique des appels au déplacement forcé de la population palestinienne de Gaza, et sa condamnation du bombardement continu de civils sans défense» dans ce territoire, a indiqué son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué le 13 octobre.
Plusieurs milliers de Palestiniens ont fui vendredi 13 octobre à travers les rues dévastées de Gaza, espérant trouver refuge plus au sud, après que l’armée israélienne a intimé à la population d’évacuer le nord de ce territoire où elle se prépare à une offensive terrestre en représailles à l’attaque sanglante lancée il y a près d’une semaine par le Hamas.
Le communiqué saoudien a été publié alors que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken arrivait à Ryad dans le cadre d’une tournée de six pays arabes, après être allé en Israël. L’attaque sanglante lancée par le Hamas depuis Gaza, et la guerre déclenchée avec Israël qui a riposté en bombardant ce territoire, a mis en péril, sinon ruiné les efforts de l’administration américaine de Joe Biden pour encourager le rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite.
«Empêcher une catastrophe humanitaire»
Ryad, qui n’a pas reconnu l’Etat d’Israël, a émis plusieurs communiqués cette semaine en soutien aux Palestiniens. Le ministère des Affaires étrangères a également appelé le 13 octobre la communauté internationale à «agir rapidement pour stopper toute forme d’escalade militaire à l’égard des civils, empêcher une catastrophe humanitaire et apporter l’aide nécessaire aux habitants de Gaza».
«Les priver des moyens essentiels d’une vie décente est une violation de la loi humanitaire internationale et va exacerber la crise et les souffrances que la région connaît», a-t-il ajouté.
L’attaque du Hamas a subitement suspendu le processus de normalisation entre l’Etat hébreu et le royaume wahhabite. Depuis plusieurs mois maintenant, les deux pays se rapprochaient de plus en plus. «Nous nous approchons [de la normalisation] chaque jour», avait déclaré Mohammed Ben Salmane à Fox News le 21 septembre. En septembre dernier, les ministres israéliens du Tourisme et des Communications s’étaient même rendus sur place.
La création d’un Etat palestinien «a été sabotée» par les Etats-Unis, estime Lavrov