La phase «intensive» des combats dans le sud de Gaza «se terminera bientôt» estime désormais Israël, à l'heure où le Hamas chiffre à plus 24 000 morts, 1% de la population locale, le bilan de cette guerre.
Au cours de la nuit du 16 janvier, l’avion israélienne a bombardé le secteur de Khan Younès (sud), épicentre des combats au sol et des raids aériens ces dernières semaines où se terre selon l’armée israélienne la direction locale du Hamas.
Selon le bureau de presse du Hamas, les frappes israéliennes dans l’ensemble de Gaza ont fait un total de 78 morts et de nombreux blessés dans la soirée et la nuit.
Au début de la guerre, qui a franchi dimanche 14 janvier le cap de son 100e jour, «nous avons clairement dit que l’étape intensive des opérations durerait approximativement trois mois», a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.
«Dans le nord de Gaza, cette phase touche à sa fin. Dans le sud, nous allons y parvenir et cela se terminera bientôt», a ajouté Gallant, affirmant que la brigade de Khan Younès du Hamas «se désintégrait».
«Le futur de l’Etat d’Israël dépend du résultat de cette guerre»
«Nos ennemis comme nos amis suivent la guerre à Gaza et nous regardent. Le futur de l’Etat d’Israël, ici sur notre terre, dépend du résultat de cette guerre», a ajouté le ministre dont le gouvernement avait plus tôt approuvé un budget amendé pour 2024, ajoutant 15 milliards de dollars (13,7 milliards d’euros) de dépenses pour faire face au coût du conflit.
Le Hamas a de son côté fait état le 15 janvier de la mort de deux otages israéliens, diffusant pour ce faire une vidéo où l’on voit une jeune femme – également otage et visiblement sous pression – annoncer les décès. Aucune indication sur la date de tournage n’est donnée dans la vidéo.
«Ils ont été tués dans des bombardements sionistes sur Gaza», a affirmé dans un communiqué la branche armée du Hamas. L’armée israélienne a rejeté ces «mensonges» et dénoncé l’«utilisation brutale d’otages d’innocents ».
«Risque de famine»
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui lancé un nouvel appel à un «cessez-le-feu humanitaire immédiat», nécessaire selon lui pour assurer l’aide humanitaire mais également «faciliter la libération des otages».
«Nous continuons de demander un accès humanitaire rapide, sûr, sans obstacle, étendu, et continu dans et à travers Gaza», a-t-il déclaré devant la presse, ajoutant que «rien ne peut justifier la punition collective infligée au peuple palestinien».
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort d’environ 1 140 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Quelque 250 personnes ont alors été prises en otages, et 132 sont toujours à Gaza, dont au moins 25 auraient été tuées, selon de récentes estimations des autorités israéliennes. Une centaine ont été libérées lors d’une trêve fin novembre.
Dans la bande de Gaza, 24 100 personnes ont tuées par les bombardements et les opérations militaires israéliennes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement Hamas, au pouvoir à Gaza.
Or ce nombre correspondant à 1% de la population de ce micro-territoire estimée à environ 2,4 millions d’habitants qui manquent désormais de tout et dont la grande majorité ont été déplacés par les raids aériens et les combats.
Dans un communiqué commun, l’Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont d’ailleurs mis en garde lundi contre un «risque de famine» et d’«épidémies de maladies mortelles» et ce, en plein froid d’hiver.
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