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Gaza : pas de répit à Gaza, pilonnée par Tsahal

L'aviation et l'artillerie israéliennes continuent ce 25 décembre de bombarder massivement la bande de Gaza au 80e jour d'un conflit qui n'offre aucun répit aux civils menacés de famine selon l'ONU, malgré des pressions internationales pour un cessez-le-feu.


En solidarité à Gaza, les églises en Syrie ne célébreront pas Noël

Tôt lundi 25 décembre, un bombardement a fait 12 morts près du petit village d’Al-Zawaida (centre), selon le ministère de la Santé du Hamas. Selon un correspondant de l’AFP, d’intenses bombardements ont eu lieu dans la nuit à Rafah et à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien surpeuplé soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans et à un siège total depuis plus de deux mois. 

A Khan Younès, les frappes ont fait au moins 18 morts. Au moins 70 personnes ont par ailleurs été tuées dans une frappe dimanche sur le camp de réfugiés d’al-Maghazi, toujours selon le Hamas. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué «enquêter» sur cet «incident» et affirmé respecter le droit international.

Côté israélien, plus d’une quinzaine de militaires sont morts ces trois derniers jours. Le 25 décembre au matin, l’armée a annoncé la mort de deux nouveaux soldats, portant à 156 le nombre de ses pertes depuis le début de l’offensive terrestre dans le territoire palestinien le 27 octobre.

«Nous payons un très lourd tribut à la guerre, mais nous n’avons pas d’autre choix que de continuer à combattre», a martelé le 24 décembre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

«Logique perdante de la guerre» selon le pape François

«Nous sommes confrontés à des monstres», a insisté Benjamin Netanyahou dans son message de Noël adressé aux Chrétiens du monde entier. «C’est une bataille, non seulement d’Israël contre ces barbares, mais aussi une bataille de la civilisation contre la barbarie.»

Dans ce contexte, les Palestiniens n’ont pas eu le cœur aux célébrations de Noël, largement marquées par la guerre. «Personne ne ressent l’esprit des fêtes», a soupiré auprès de l’AFP Fadi Sayegh, un chrétien palestinien qui a passé le réveillon coincé avec sa dialyse dans un hôpital de Khan Younès.

«Nous devons arrêter ces hostilités et tourner la page», a plaidé dimanche le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, venu célébrer Noël à Bethléem en Cisjordanie avec un keffieh noir et blanc autour du cou. 

Le pape François a lui dénoncé dimanche 24 décembre, lors de la messe de Noël à Rome, «la logique perdante de la guerre». 

Près de trois mois après le début du conflit, la situation humanitaire dans la bande de Gaza, où 85% de la population a été déplacée, est désespérée rappellent depuis plusieurs jours les différentes agences de l’ONU.

«Assez de souffrir»

A Rafah, Israa Abou Al-Awf craque après une frappe dimanche sur le quartier résidentiel où elle est réfugiée.

 Assez de souffrir! Arrêtons de faire souffrir ces enfants, arrêtons de leur imposer cet avenir douloureux», supplie cette femme de 27 ans à l’AFP. «Je vous le dis, Netanyahou, chaque enfant (…) grandira en voulant venger son père, sa mère, son oncle. (…) Une armée entière va se lever pour se venger à nouveau d’Israël, arrêtons cela !»

Malgré le vote vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution réclamant l’acheminement «immédiat» et «à grande échelle» de l’aide humanitaire, celle-ci n’a pas connu d’augmentation significative et les habitants manquent de tout.

L’armée jordanienne a annoncé dimanche 24 au soir soir que ses forces aériennes avaient largué de l’aide à environ 800 personnes réfugiées dans l’église Saint-Porphyre, dans le nord de Gaza.

La plupart des hôpitaux sont hors service à Gaza et dans les six prochaines semaines, l’ensemble de la population risque de subir un niveau élevé d’insécurité alimentaire, pouvant aller jusqu’à la famine, selon l’ONU. «La décimation du système de santé de Gaza est une tragédie», a déploré le chef de l’Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Nouvelles négociations ?

De leurs côtés, les médiateurs égyptiens et qataris tentent toujours de négocier une nouvelle trêve, après une pause dans les combats de sept jours fin novembre, qui a permis la libération de 105 otages et de 240 prisonniers palestiniens ainsi que l’entrée à Gaza d’importants convois d’aide humanitaire.

Le chef du Jihad islamique, autre mouvement armé palestinien allié du Hamas, est arrivé le 24 décembre au Caire pour des négociations.  

Dimanche 24 décembre, l’armée israélienne a annoncé avoir découvert «un dépôt d’armes adjacent à des écoles, une mosquée et un centre médical», qui renfermait «des ceintures d’explosif adaptées pour des enfants, des dizaines d’obus de mortier, des centaines de grenades et du matériel de renseignement».

Accusations de tortures

Dans le cadre de ses opérations, elle indique arrêter des «individus soupçonnés d’être impliqués dans des activités terroristes». «Les personnes dont il s’avère qu’elles ne participent pas à des activités terroristes sont libérées», assure-t-elle.

Mais des Palestiniens libérés après avoir été arrêtés dans la bande de Gaza ont affirmé à l’AFP avoir été torturés, ce que l’armée dément. «Ils nous ont menotté les mains derrière le dos pendant deux jours. Nous n’avons pas eu à boire ou à manger, ni été autorisés à se servir des toilettes, juste des coups, des coups», a affirmé, Nayef Ali, 22 ans. Le Hamas a appelé dimanche le Comité international de la Croix-Rouge à enquêter sur ces arrestations.

Israël a juré de détruire le Hamas, après une attaque sans précédent sur Israël le 7 octobre, qui a fait environ 1 140 morts en majorité des civils, selon les derniers chiffres officiels israéliens.

Les combattants palestiniens ont aussi enlevé environ 250 personnes dont 129 restent détenues à Gaza, selon Israël. Les bombardements israéliens dans la bande de Gaza où des milliers de bombes ont été déversées, ont fait 20 424 morts, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, selon le gouvernement du Hamas.




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