S’il estime qu’Israël a essuyé une attaque «sans précédent», perpétrée avec «cruauté» de la part du Hamas, le président russe juge toutefois «inacceptable» que la population de la bande de Gaza puisse en payer le prix, soulignant au passage les bonnes relations que Moscou entretient à la fois avec les pays arabes et Israël.
«Il faut avant tout penser à tous les innocents de cette escalade» : depuis Bichkek au Kirghizistan, où il était en visite, Vladimir Poutine a réitéré ce 13 octobre la position de la Russie concernant le regain de tensions au Proche-Orient après l’attaque meurtrière du Hamas contre l’Etat hébreu.
«Israël a été confronté à une attaque sans précédent, pas seulement dans son ampleur, mais aussi dans son exécution et dans sa cruauté. Il faut dire les choses telles qu’elles sont», a déclaré le chef d’Etat, interrogé sur les perspectives de règlement du conflit à moyen terme, la Russie étant susceptible d’y contribuer. Si l’Etat hébreu «a le droit d’assurer sa sécurité», le président russe estime toutefois que sa réponse s’effectue «également de façon cruelle».
«Nous comprenons la logique des événements, mais malgré toutes les cruautés des deux côtés, il faut penser aux civils», a-t-il poursuivi, avant d’évoquer la situation de la bande de Gaza, assiégée par les forces israéliennes et potentiellement à l’aube d’un assaut terrestre.
«Tout le monde ne soutient pas le Hamas» à Gaza, assure Poutine
«C’est inacceptable. Plus de deux millions de personnes y vivent. Tout le monde ne soutient pas le Hamas», a déclaré le président russe. «Donc, tout le monde doit souffrir, y compris les femmes et les enfants ? Qui peut être d’accord avec cela ?» a-t-il insisté, soulignant au passage que «certains» voulaient comparer ce siège à celui de Leningrad, entrepris par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Siège de plus de deux ans, au cours duquel près d’un million de civils sont morts de faim.
«Si on a besoin de notre médiation, nous serons prêts», a assuré le président russe, mettant en avant les bonnes relations entretenues à la fois avec Israël et le monde arabe, «en premier lieu avec la Palestine». La Palestine «à qui il a été promis la création d’un Etat, avec Jérusalem pour capitale», a-t-il poursuivi. Avant d’insister : «La décision avait été prise au niveau de l’ONU et donc ils ont le droit d’attendre que ces promesses soient satisfaites.»
Le 10 octobre, Vladimir Poutine avait jugé «nécessaire» la création d’un Etat palestinien, estimant que le conflit entre Israël et le Hamas démontrait «l’échec» de la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient. Le même jour, lors d’un échange téléphonique avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le président russe avait fait part de son «inquiétude» face à l’«augmentation catastrophique» du nombre de victimes civiles en Israël et dans la bande de Gaza.
Gaza : une offensive terrestre entraînerait des pertes civiles «inacceptables», selon Poutine