Le budget présenté par le Premier ministre français, François Bayrou, est vivement critiqué par les oppositions. Les partis qui ne voteront pas la motion de censure n’en demeurent pas moins sceptiques quant à la mouture budgétaire présentée par le gouvernement.
«Ce budget va massivement augmenter les impôts à hauteur d’environ 27 milliards d’euros. C’est beaucoup trop. Pendant ce temps là, la dépense publique ne baisse que de 3 milliards». Le député Charles de Courson, Rapporteur général du budget de l’Assemblée nationale, a dénoncé sur le plateau de CNews, le 3 février, le budget présenté par l’exécutif.
Ce budget va massivement augmenter les impôts à hauteur d’environ 27 milliards d’euros.
C’est beaucoup trop. Pendant ce temps là, la dépense publique ne baisse que de 3 Mds.
On ne veut réduire le déficit public que par une augmentation massive des impôts.#LaGrandeInterviewpic.twitter.com/iSxpfaO5mm
— Charles de Courson (@C_deCourson) February 3, 2025
Le député du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), a également rappelé que le Haut Conseil des Finances publiques juge les prévisions du gouvernement trop optimistes, ajoutant que cet optimisme «risquait de faire perdre 8 milliards de recettes par rapport au budget initial», insistant sur le fait que «plus la croissance est faible, plus les recettes sont dégradées». L’élu a cependant déclaré : «bien que je sois contre ce budget, je ne voterai pas la censure».
Harold Huwart, porte-parole du groupe LIOT a mis en garde François Bayrou contre «un budget impuissant à réduire le déficit» et alerté sur un «dérapage renouvelé des finances publiques [qui] entraînerait l’augmentation des impôts sur les ménages dans les prochains mois».
Du côté du Rassemblement national (RN), qui ne votera pas la censure à l’instar du Parti socialiste (PS), le député Matthias Renault a déploré : «le budget 2025 reste un budget d’augmentation d’impôts. Pour 1€ d’efforts sur la dépense publique, 9€ d’impôts. Le taux de prélèvements obligatoires repart à la hausse, à 43,5 % du PIB». L’élu RN s’inquiète par ailleurs de la dépense publique qui devrait augmenter de 43 milliards d’euros en 2025.
Le député du groupe RN Jean-Philippe Tanguy, qui s’était prononcé en faveur de la motion de censure, a regretté de son côté : «les contribuables vont payer 3 milliards d’euros pour financer la campagne municipale du PS», estimant que les socialistes avaient négocié avec le gouvernement des avantages au niveau local, alors que la formation dirigé par Olivier Faure se trouvait à la tête de plusieurs régions et départements ainsi que de nombreuses villes.
🔴 Budget : le PS ne vote pas la censure
🗣️ "Les contribuables vont payer 3 milliards d'euros pour financer la campagne municipale du PS."
👉 Jean-Philippe Tanguy (@JphTanguy), député RN de la Somme, invité de @DariusRochebinpic.twitter.com/seeGSTv07Z
— LCI (@LCI) February 3, 2025
Comme le RN, le PS ne votera pas la censure mercredi 5 février, mais le parti s’est aussi montré critique envers le texte. Le député Arthur Delaporte, porte-parole des Socialistes, a ainsi déclaré le 3 février : «ce budget n’est pas le nôtre. Nous avons d’ailleurs voté contre en commission mixte paritaire […] ce budget n’est pas un bon budget».
Majoritairement rejeté par les oppositions, le budget du gouvernement Bayrou fera l’objet de deux motions de censure déposées par les Insoumis. Elles seront votées ce 5 février. Les Socialistes entendent pour leur part ne pas voter ces motions afin de doter le pays d’un budget, mais en déposeront deux nouvelles dans une semaine, une fois le budget adopté. Olivier Faure estime que si un gouvernement de gauche était nommé, «il y aura une loi de finances rectificative pour corriger les aspects délétères de ce budget».
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