Selon une étude d'EY, portant sur l'attractivité de la France et publié le 18 novembre, près de la moitié des investisseurs étrangers en France interrogés auraient réduit ou reporté leurs projets d'investissements. Une perte notamment imputée à la dissolution de l’Assemblée nationale, par Emmanuel Macron, au début de l’été.
50% des dirigeants interrogés, dans le cadre du baromètre EY (ex-Ernst & Young) estiment que l’attractivité de la France s’est dégradée depuis le mois de juin 2024.
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— EY France (@EYFrance) November 19, 2024
Les chiffres de cette étude, menée par le cabinet d’audit auprès de 200 dirigeants internationaux en octobre, font état d’un impact négatif de la situation économique et politique de la France sur l’investissement.
«49% des investisseurs ont réduit ou reporté leur décision d’investissement»
Selon Marc Lhermitte, associé chez EY, «49% des investisseurs ont réduit ou reporté leur décision d’investissement», envisageant «pour l’essentiel d’entre eux» de la reporter à 2025. La dissolution et «le débat politique» qui a eu cours lors des élections législatives mais aussi la situation budgétaire de la France «ont et vont peser sur 2024».
L’associé du cabinet d’audit britannique affirme également que les chefs d’entreprises sondés «regrettent le manque de croissance» dans l’Hexagone, et affirment qu’«ils pourraient reprendre leurs investissements à certaines conditions». La situation budgétaire et économique du pays figure parmi les préoccupations des investisseurs.
Marc Lhermitte rapporte alors ces fameuses conditions : que les ajustements fiscaux soient «modérés» tant dans leur ampleur que dans le temps, que cette pression fiscale accrue sur les entreprises soit «partagée» avec une réduction de la dépense publique ou encore «la réforme de la protection sociale»
Les investisseurs «veulent que l’Europe prennent le relai»
Troisièmement, ces investisseurs internationaux «croient en l’Europe et veulent que l’Europe prenne le relai et accompagne la transformation de la France», a souligné Lhermitte.
«Les prescriptions du rapport Draghi sont pour beaucoup d’entreprises très importantes pour que l’Europe se défende ensemble, notamment face aux ambitions américaines et chinoises», a-t-il ajouté.
Derniers points mis en avant : un besoin «de plus de confiance et de plus de constance» afin de mener à bien des projets en matière de «décarbonation» et d’innovation.
Paris moins prisée, Londres à l’affût
Pour autant, 60% des dirigeants interrogés envisagent de développer d’ici 2027 des activités de recherche et développement ou de services en France. Ce chiffre s’effondre à 15% pour ceux envisageant d’y développer des centres de décision.
Ce désamour des investisseurs pour la France pourrait se traduire, selon EY, par un regain d’intérêt pour le Royaume-Uni. Ainsi, 42% des dirigeants interrogés estiment que «depuis 6 mois, le Royaume-Uni a gagné en attractivité par rapport à la France» et cela malgré «ses propres évolutions politiques» et «l’augmentation de la pression fiscale».
L’Allemagne, engluée dans une crise politique et économique à la veille d’élections législatives, se retrouve évaluée encore plus négativement que la France. En cette fin d’année, la France voit se dessiner un hiver social houleux avec la reprise des blocages des agriculteurs, plusieurs appels à la grève dans le secteur des transports, ainsi que l’annonce de plans sociaux dans de grandes entreprises tricolores.
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