Le Premier ministre israélien a réitéré son message à l'égard de son allié américain pour que les livraisons d'armes ne soient pas suspendues. La diplomatie américaine a réagi en assurant que l'engagement de Washington pour la sécurité d'Israël était «sacro-saint».
«Nous ne quitterons pas Gaza avant que les otages ne soient tous revenus et avant d’éliminer les capacités militaires du Hamas» a réaffirmé Benjamin Netanyahu le 20 juin, alors qu’une nouvelle manifestation rassemblant des Israéliens hostiles à sa conduite de la guerre a eu lieu à Jérusalem.
Le Premier ministre israélien a réitéré sa posture face au mouvement palestinien et continue de solliciter son allié américain pour recevoir l’aide nécessaire. «Je suis prêt à subir des attaques personnelles à condition qu’Israël reçoive des États-Unis les armes dont il a besoin dans la guerre pour son existence», a déclaré le chef du Likoud dans un message publié sur la plateforme X (ex-Twitter). Un commentaire qui a été fait quelques heures après des propos de Washington.
L’engagement américain auprès d’Israël est «sacro-saint»
En effet, les relations américano-israéliennes semblent se tendre au sujet du rythme de l’aide militaire. John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a déclaré le 20 juin à la presse que les propos de Benjamin Netanyahou étaient «profondément décevants et certainement offensants pour nous, étant donné l’ampleur du soutien que nous avons fourni et que nous continuerons à fournir». «Aucun autre pays ne fait plus pour aider Israël à se défendre contre la menace du Hamas et contre les autres menaces régionales», a-t-il ajouté.
«Notre engagement pour la sécurité d’Israël est sacro-saint. Nous l’avons prouvé pas seulement en paroles mais en actes, et je ne crois pas qu’il soit productif de se lancer dans un va-et-vient public à ce sujet», a également réagi le porte-parole du département d’État Matthew Miller.
Les responsables américains réagissaient à une vidéo publiée en anglais du Premier ministre israélien le 18 juin dans laquelle il accusait les États-Unis de «retenir» les livraisons d’armes.
«Lorsque le secrétaire Blinken était récemment ici en Israël, nous avons eu une conversation franche. J’ai dit que j’appréciais profondément le soutien que les États-Unis ont apporté à Israël depuis le début de la guerre», a déclaré le responsable israélien. «Mais j’ai aussi dit autre chose, j’ai dit qu’il était inconcevable qu’au cours des derniers mois, l’administration ait refusé des armes et des munitions à Israël», a-t-il précisé.
Dans sa vidéo, Benjamin Netanyahou a également affirmé qu’Israël était «l’allié le plus proche des États-Unis». «Il mène actuellement un combat pour sa survie contre le Hamas, l’Iran et nos autres ennemis communs», a-t-il ajouté. Le Premier ministre israélien a conclu sa courte vidéo en faisant référence au second conflit mondial. «Pendant la Seconde Guerre mondiale, Churchill a dit aux États-Unis : “Donnez-nous les outils, nous ferons le travail”», a-t-il rappelé. Avant de marteler : «Et je dis, donnez-nous les outils et nous terminerons le travail beaucoup plus rapidement.»
Le Congrès approuve une nouvelle enveloppe de 18 milliards de dollars
Concernant la suspension de la livraison d’armes américaines à l’État hébreu, le Premier ministre israélien a évoqué un épisode ébruité par le site Axios début mai, lorsque l’administration Biden avait bloqué la livraison de 3 500 bombes, 1 800 de 2 000 livres et 1 700 de 500 livres, de peur qu’elles soient utilisées pour l’opération de Rafah.
Les propos de Benjamin Netanyahou ont quelque peu gêné Washington. «Nous ne savons vraiment pas de quoi il parle», avait ainsi déclaré le 18 juin à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
Benjamin Netanyahou est attendu à Washington le 24 juillet, en pleine campagne pour les élections présidentielle et législatives, pour prononcer un discours devant le Congrès.
Les États-Unis restent toutefois, dans les faits, le premier soutien diplomatique et militaire d’Israël. Selon des informations du Washington Post publiées le 17 juin, deux élus démocrates, initialement récalcitrants, ont finalement donné leur feu vert, – «après avoir fait face à d’intenses pressions de la part de l’administration Biden et des partisans pro-israéliens», relatait le quotidien américain – , à une importante vente d’armes à Israël qui comprend 50 avions de combat F-15 d’une valeur de plus de 18 milliards de dollars.
En plus de ces avions de combat, ajoute le Washington Post, l’administration Biden avait demandé l’approbation de la vente de missiles air-air à Israël ainsi que de kits pour des bombes planantes JDAM (pour Joint Direct Attack Munition).
Si la transaction est approuvée par le département d’État, elle constituera l’une des plus importantes aides à Israël depuis le début de la guerre avec le Hamas. Depuis le début de ce conflit, les États-Unis ont soutenu militairement et logistiquement l’armée israélienne. Outre les 3 milliards de dons annuels, le président américain avait demandé au Congrès 14,3 milliards de dollars d’aide supplémentaire à destination de l’État hébreu.
Le Congrès américain approuve une nouvelle vente d’armes à Israël d’un montant de 18 milliards de dollars