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Israël vend deux satellites d’observation à l’Azerbaïdjan, les deux pays renforcent leur collaboration

Israël et l'Azerbaïdjan renforcent leur partenariat avec la signature d'un accord comprenant la vente de deux satellites de reconnaissance. Les deux pays entretiennent également une alliance militaro-industrielle de longue date.

Le partenariat entre l’Etat hébreu et l’Azerbaïdjan est passé dans une nouvelle dimension. Outre un appui militaire significatif, Israel Aerospace Industries et l’agence spatiale azérie Azercosmos ont annoncé la signature d’un accord le 3 octobre pour la vente de deux satellites développés par Israël.

La signature de cet accord a eu lieu à Bakou dans le cadre du 74e Congrès astronautique international entre le PDG israélien, Boaz Levy, et le président d’Azercosmos, Samaddin Asadov. L’accord était sur la table depuis avril dernier. Il s’agit de deux satellites de reconnaissance du programme Azersky-2. 

La société israélienne a déclaré sur X (ex-Twitter) qu’il s’agissait d’«une avancée significative dans la technologie spatiale et la coopération entre les deux sociétés». Avant d’ajouter : «Cette collaboration nous propulsera vers de nouveaux sommets.»

Israël est un partenaire important pour l’Azerbaïdjan. Si les liens avec la Turquie sont affichés et connus de tous, ceux avec l’Etat hébreu sont plus discrets. Pourtant, cette relation bilatérale ne date pas d’hier.

Israël, partenaire militaire de longue date de l’Azerbaïdjan

En effet, Israël s’est de longue date positionné en faveur de l’Azerbaïdjan, pays majoritairement chiite aux frontières de l’Iran. L’établissement de leurs relations diplomatiques remonte à avril 1992, moins d’un an après l’effondrement de l’Union soviétique et la proclamation d’indépendance de l’Azerbaïdjan. Le refus d’Israël de reconnaître le génocide arménien s’inscrirait, en partie, dans la volonté de préserver cette relation bilatérale.

Lors du premier conflit opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan entre 1988 et 1994, Israël avait fourni des lance-missiles sol-air Stinger à Bakou. En visite en 2012 dans la capitale azérie, Avigdor Lieberman, le chef de la diplomatie israélienne de l’époque, avait qualifié la relation avec l’Azerbaïdjan de «plus importante pour Israël que [celle existant avec] la France».

Plus récemment, lors du conflit dit de 44 jours dans le Haut-Karabagh en octobre et novembre 2020, Bakou avait pu compter sur l’aide non négligeable de l’Etat hébreu. L’Azerbaïdjan aurait, selon Human Rights Watch, utilisé des armes à sous-munitions de fabrication israélienne, notamment des roquettes de type LAR-160, dont des débris ont été retrouvés dans la région contestée du Haut-Karabagh.

Au-delà de l’aide turque dans ce conflit par l’intermédiaire des drones Bayraktar TB2, Bakou avait aussi à sa disposition le fleuron de l’industrie israélienne. Les «Harop», ces drones kamikazes israéliens capables d’exploser sur leurs cibles avec une précision chirurgicale, auraient joué un rôle décisif dans le conflit. Ces armes redoutables sont produites par l’entreprise publique Israel Aerospace Industries (IAI), qui a fourni également à Bakou des missiles de type Lora d’une portée de 430 kilomètres.

Bakou, gros client de l’industrie israélienne de l’armement

L’Azerbaïdjan avait déjà passé commande en 2018. En 2016, le pays avait également signé un contrat de près de 5 milliards de dollars avec des entreprises israéliennes d’armements. Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), entre 2016 et 2020, Israël représentait 69% des importations d’armes majeures de l’Azerbaïdjan, pesant près du cinquième des exportations israéliennes d’armements sur cette période. Entre 2018 et 2022, toujours selon les chiffres du Sipri, l’Azerbaïdjan était sur la deuxième marche du podium des plus gros clients de l’industrie de défense israélienne.

Pour son offensive du 19 septembre dernier dans le Haut-Karabagh, Bakou a également pu bénéficier du soutien israélien. Plusieurs cargos remplis d’armes ont fait des aller-retours entre une base au sud d’Israël et un aérodrome en territoire azerbaïdjanais, a rapporté le 5 octobre Associated Press, se fondant sur des données de suivi de vols et des sources diplomatiques arméniennes.

La relation entre l’Azerbaïdjan et l’Etat hébreu provoque d’ailleurs l’ire de certains Arméniens. Le média israélien I24 a rapporté le 4 octobre que la seule synagogue d’Erevan avait été vandalisée dans la nuit du 2 au 3 octobre. «Les Juifs sont les ennemis du peuple arménien et l’État juif vend des armes au régime d’Aliev», avait écrit sur sa chaîne Telegram le groupe revendiquant la profanation.




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