Le chef de la diplomatie française n'a pas exclu les sacrifices économiques à fournir pour parvenir à l'indépendance par rapport aux États-Unis en matière de défense. Selon lui, les Français devaient être prêts à des choix difficiles, s’ils ne veulent pas «supplier» les États-Unis ou la Chine de leur fournir des technologies.
Les Français devront «se serrer la ceinture» si la France ne parvient pas à «recréer de la richesse» dans ses tentatives pour parvenir à l’indépendance par rapport aux États-Unis dans le secteur de la défense, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à la radio RTL, le 19 février. «Soit nous parvenons à recréer de la richesse, d’accord, et notamment en levant, en retirant la chape de plomb qui aujourd’hui empêche tous ceux qui veulent créer de la richesse, qu’ils soient chefs d’entreprise, qu’ils soient élus locaux, qu’ils soient même présidents d’associations, à le faire, sinon nous devrons faire des sacrifices», a-t-il indiqué.
Selon le chef de la diplomatie française, les États-Unis ont pris la décision de quitter l’OTAN «depuis longtemps maintenant, ça ne date pas de Donald Trump», c’est pourquoi «le moment est venu pour les Européens de se réveiller et de prendre la place que les Américains vont leur laisser, si nous voulons éviter le décrochage technologique et éviter de devoir aller supplier les Américains ou les Chinois dutiliser leur technologie».
En outre, le ministre français des Affaires étrangères a mentionné les dépenses liées aux effets du changement climatique, pour lesquelles les Français ont «des choix difficiles à faire sur la manière dont l’argent français est utilisé». «C’est fini, le temps du confort est terminé. Nous avons beaucoup plus de choses à prendre en charge par nous-mêmes si nous voulons rester libres et indépendants», a ajouté Jean-Noël Barrot.
Lors de la conférence sur la sécurité à Munich, Jean-Noël Barrot a admis que les citoyens européens comprenaient mal pourquoi leur pays devait augmenter ses dépenses de défense nationale, appelant les Européens à se préparer à d’éventuels «sacrifices nécessaires». En octobre dernier, l’AFP, citant le projet de budget de la France, a rapporté que les dépenses des forces armées françaises augmenteraient de plus de 3 milliards d’euros pour atteindre 50,5 milliards d’euros en 2025.
Réception des chefs de partis contre la «menace existentielle russe», refus d’envoyer des troupes : le nouvel «en-même temps» d’Emmanuel Macron