Chroniques

Kamala Harris est une candidate plus forte que Biden… mais l’est-elle suffisamment face à Trump ?

La vice-présidente a une longueur d’avance sur Trump sur certains aspects mais rencontre des difficultés dans d’autres. Explications.

Cet article a été initialement publié sur RT International par Bradley Blankenship, journaliste, chroniqueur et commentateur politique américain.

 

Après que le président Joe Biden s’est retiré des présidentielles 2024 — décision sage compte tenu de ses chiffres désastreux dans les sondages et de sa performance pitoyable au débat face à l’ancien président Donald Trump — la vice-présidente Kamala Harris semble désormais prendre les rênes du Parti démocrate.

La californienne, ancien procureur, sénatrice et candidate recalée aux présidentielles 2020, a pris en mains les outils de campagne de Biden et s’est assuré le soutien de la plupart des noms nécessaires pour obtenir l’investiture du parti démocrate lors de la convention nationale qui se tiendra le mois prochain.

Elle semble être considérée, comme une meilleure version comparé à Biden, le dernier sondage de PBS News/NPR/Marist Poll montrant que Trump a une avance de seulement un point, bien que la marge d’erreur du sondage soit de 3,5 point. Un autre sondage de Reuters et d’Ipsos publié mardi montre 44% pour Harris contre 42% pour Trump dans un face-à-face, avec, pour ce sondage, une marge d’erreur de trois points. Enfin, un sondage de Morning Consult place Harris derrière Trump avec seulement deux points d’avance, alors que Biden accusait un déficit de six points à l’époque.

Quel colistier pour remplacer l’ancienne colistière ? 

Se pose la question du colistier, mais Andy Beshear, gouverneur du Kentucky, Roy Cooper, gouverneur de la Caroline du Nord, Mark Kelly, sénateur de l’Arizona, et Josh Shapiro, gouverneur de la Pennsylvanie, seraient les favoris, selon l’agence AP.


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La question clé est désormais de savoir si Harris pourra vaincre l’ancien président Trump. Il existe plusieurs arguments convaincants pour et contre, avec un léger avantage en sa défaveur.

Le côté positif : les Démocrates sont impatients d’oublier leurs divisions récentes et de se rallier à Harris. La convention nationale du parti approche et les élections n’auront lieu que dans un peu plus de 100 jours. Harris en tant que première femme, métisse noire et sud-asiatique, à occuper le poste de vice-président, suscite un vif intérêt. Sa campagne a reçu 81 millions de dollars dans les 24 heures qui ont suivi l’annonce de Biden, ce qui témoigne d’un fort soutien.

Trump demeure impopulaire

Harris, âgée de 59 ans, contraste fortement avec les 81 ans de Biden, qui font naître des inquiétudes sur son âge et son acuité cognitive. Les propres bévues de Trump et son âge avancé (78 ans) constitueraient un problème important.

Malgré la résilience de sa base MAGA, Trump demeure largement impopulaire. La moyenne des sondages de The Hill et Decision Desk HQ montre que 53% des Américains le voient d’un mauvais œil. Sa perte du vote populaire en 2016 et en 2020, ainsi que son implication à l’émeute du Capitole et à divers problèmes juridiques, font de lui un adversaire vulnérable. Les démocrates pensent que Harris peut faire de l’élection un référendum sur Trump.

Harris était en première ligne pour défendre les droits génésiques depuis que la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe VS Wade en 2022. Cela représente un thème de campagne majeur pour les démocrates, les partisans du droit à l’avortement remportant tous les votes à travers tous les États sur les mesures afférentes. La possibilité qu’elle devienne la première femme présidente aiguise le débat sur l’avortement.

56% d’opinions défavorables contre Harris 

Le côté négatif : Harris jouit d’une faible cote de popularité, 56% des Américains la jugeant défavorable. Ce chiffre est pire que celui de Trump et suggère un manque d’attrait général. Un sondage mené par The Economist et YouGov a montré que les indépendants étaient deux fois plus nombreux à la considérer plutôt défavorablement que favorablement.

La campagne de Harris en 2020 a été décevante. Elle a eu du mal à s’imposer et s’est finalement retirée avant les caucus de l’Iowa. Les critiques craignent que les mêmes problèmes — questions d’authenticité, de connexion avec les électeurs et de tensions internes — ne refassent surface.

Sa candidature soulève la question de savoir si les États-Unis sont prêts à élire une femme métisse comme présidente. Si Obama a rompu la barrière raciale, le sexisme reste un défi. Harris fait l’objet d’attaques que ses partisans qualifient de double-standard, ce qui résulte en une faible cote de popularité.

L’immigration, la vulnérabilité de Kamala Harris ?

L’immigration reste un point de forte vulnérabilité pour les Démocrates, et Harris y est étroitement associée en raison de son rôle dans la lutte contre l’immigration en provenance d’Amérique centrale. Malgré des améliorations, les passages clandestins aux frontières restent un problème controversé. Trump et le Parti républicain sont susceptibles d’exploiter cette association.

Son chemin vers la présidence est soutenu par l’unité du parti, sa candidature unique et les vulnérabilités de Trump. Toutefois, sa faible cote de popularité, les difficultés rencontrées lors des campagnes précédentes, les préjugés probables des électeurs et l’association avec les problèmes d’immigration constituent des obstacles de taille. Au vu des dernières frasques avec Trump, il semble avoir un net avantage à ce stade.

 




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