En France, La France insoumise (LFI) menace d'engager une procédure de destitution contre le président Emmanuel Macron s'il devait ne pas choisir un Premier ministre issu du Nouveau Front populaire.
Dans une tribune publiée ce 18 août dans un journal français, les dirigeants du mouvement La France insoumise (LFI) ont annoncé qu’ils déposeraient une demande de destitution du président Emmanuel Macron si celui-ci devait ne pas nommer Lucie Castets à Matignon.
Intitulée « Démettre le président plutôt que nous soumettre » et signée par Jean-Luc Mélenchon, Mathilde Panot et Manuel Bompard, la tribune enjoint le président Macron de « prendre acte » du résultat des législatives de juillet, en nommant la candidate issue du Nouveau Front populaire (NFP) au poste de Premier ministre.
« Nous donnons à cette tribune un rôle concret d’avertissement solennel », écrivent ces trois personnalités de la gauche française, accusant le président Macron de « coup de force institutionnel contre la démocratie » pour ne pas avoir nommé de Premier ministre issu du NFP depuis les élections législatives.
En menaçant Macron d’engager une procédure de destitution, LFI s’appuie sur l’article 68 de la Constitution, qui autorise le Parlement à destituer le président en cas de « manquement à ses devoirs, manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».
Le PS s’en lave les mains
Largement relayée dans la presse française depuis la matinée, la tribune suscite un tollé dans les sphères politiques.
Sur X, le ministre démissionnaire de l’Intérieur Gérald Darmanin a fortement critiqué cette idée. « Vouloir la destitution du Président de la République, dans l’ignorance totale de nos institutions, révèle dans quelle anarchie LFI veut faire plonger la France », a-t-il écrit.
« LFI tire encore la gauche vers l’extrémisme et sort du champ républicain. Être garant du vote des millions de Français qui ont fait barrage, c’est respecter l’esprit des institutions ! », a écrit pour sa part sur X le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti.
De son côté, le Parti socialiste (PS), une des composantes du NFP, a très vite réagi en refusant d’adhérer à cette menace de destitution. « Cette tribune n’est signée que par les dirigeants de LFI. Elle n’engage que leur mouvement », a plus sobrement commenté sur X le premier secrétaire PS, Olivier Faure.
Le président Macron prévoit de consulter les forces politiques le 23 août prochain afin de former un nouveau gouvernement, un mois et demi après des élections où la gauche unie du NFP a obtenu 193 sièges, devançant les deux blocs rivaux du parti présidentiel d’une part et du Rassemblement national d’autre part, mais loin de la majorité absolue de 289 sièges nécessaire pour gouverner.
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