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«L’âge de la Françafrique est révolu», dit Macron au premier jour de sa tournée en Afrique centrale

En visite offcielle à Libreville, le président français Emmanuel Macron a affirmé que Paris était désormais un un «interlocuteur neutre» du continent africain. Le 27 février, il a annoncé une réorganisation militaire française en Afrique.

«L’âge de la Françafrique est révolu» et la France est désormais un «interlocuteur neutre» sur le continent, a déclaré ce 2 mars Emmanuel Macron au Gabon où il participe à un sommet sur la protection des forêts tropicales, au commencement d’une tournée de quatre jours dans la région.


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«Cet âge de la Françafrique est bien révolu et j’ai parfois le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis, j’entends, je vois qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a pas, quelle n’a plus», a-t-il déclaré devant la communauté française du Gabon, en soulignant par ailleurs que la réorganisation militaire française qu’il avait annoncée le 27 février dans un discours à Paris n’est «ni un retrait, ni un désengagement».

Le président français participe à Libreville à un sommet baptisé One Forest Summit, co-organisé par la France et le Gabon et destiné à trouver des «solutions concrètes» pour la conservation des forêts, la protection du climat et des espèces dans un contexte de dérèglement climatique. Une réunion qui n’aura «pas pour objectif de faire adopter de nouvelles déclarations politiques», ont souligné par avance les organisateurs.

Ils précisent qu’il aura surtout vocation à mettre en application les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat (2015), qui vise la neutralité carbone en 2050, et la COP15 de Montréal sur la biodiversité (2022) tendant à sanctuariser 30% de la planète d’ici à 2030 pour protéger les terres, les océans et les espèces de la pollution, de la dégradation et de la crise climatique.

Dix-huit déplacements en Afrique depuis 2017 pour Emmanuel Macron

Le chef de l’Etat français s’est d’abord rendu dans la matinée au parc de l’Arboretum Raponda Walker, l’une des aires protégées du littoral gabonais au nord de Libreville, avant de s’exprimer devant la communauté française du pays à la résidence de l’ambassadeur de France. Il doit participer dans l’après-midi à des rencontres avec des scientifiques, des ONG et des acteurs du secteurs privés au palais présidentiel.

D’autres chefs d’Etats dont Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique), Mahamat Idriss Déby (Tchad) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale) feront aussi le déplacement. Les présidents français et gabonais concluront le sommet par deux discours en fin de journée.


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La venue d’Emmanuel Macron a été décriée par une partie de l’opposition politique et de la société civile gabonaises, qui l’accusent de venir «adouber» Ali Bongo alors que les gabonais éliront un nouveau président cette année. Le président gabonais avait succédé en 2009 à son père, Omar Bongo Ondimba, après la mort de ce pilier de la Françafrique qui avait dirigé le pays pendant 41 ans.

Ali Bongo a été réélu dans des conditions controversées en 2016 et sera probablement candidat à sa réélection en 2023. C’est le 18e déplacement d’Emmanuel Macron en Afrique depuis le début de son premier quinquennat en 2017, où l’influence et la présence française sont de plus en plus remises en question. 

Depuis 2022, l’armée française a été poussée hors du Mali et du Burkina Faso par les autorités militaires de ces deux pays. Le 28 février, au lendemain du discours du président français sur l’Afrique, le Burkina a également dénoncé un accord d’assistance militaire signé avec la France en 1961, l’année d’après l’indépendance du pays, auparavant colonie française.




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