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L’agence spatiale européenne n’enverra pas d’astronautes vers la station chinoise

Affirmant vouloir consacrer ses efforts à la station spatiale internationale, le directeur de l'agence européenne a annoncé qu'aucun astronaute ne prendrait le chemin du «palais céleste» achevé par Pékin fin 2022.

Comme l’a rapporté le 25 janvier le média spécialisé SpaceNews, le directeur général de l’agence spatiale européenne (ESA) a affirmé ne pas disposer des capacités budgétaires, ni de la volonté d’envoyer ses astronautes dans la station spatiale chinoise, dénommée Tiangong 3 ou Chinese space station (CSS) pour sa version anglophone.  

Nous n’avons ni le feu vert budgétaire ni le feu vert politique

«Nous sommes très occupés à soutenir et à assurer nos engagements et nos activités sur la station spatiale internationale [ISS] où nous avons un certain nombre de partenaires internationaux», a ainsi déclaré Josef Aschbacher lors d’un point de presse annuel à Paris, le 23 janvier. «Pour le moment, nous n’avons ni le feu vert budgétaire ni le feu vert politique, disons, de nous engager dans une deuxième station spatiale, c’est-à-dire de participer à la station spatiale chinoise», a-t-il complété.


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L’ESA et la Chine avaient pourtant travaillé à la venue d’astronautes européens au «Palais céleste» (traduction littérale de Tiangong). Les astronautes Samantha Cristoforetti et Matthias Maurer avaient ainsi participé à une formation de survie en mer avec leurs homologues chinois au large de la ville côtière de Yantai en 2017. Un an plus tôt, l’astronaute chinois Ye Guangfu avait participé au cours de formation des astronautes de l’ESA. Ces échanges, qui semblaient annoncer un approfondissement de la coopération spatiale entre les agences spatiales européenne et chinoise, semblent cependant s’être refroidis ces dernières années. La Chine avait lancé le premier module de sa station spatiale en 2021, puis achevé l’assemblage de l’ensemble des modules fin octobre 2022, et avait signifié être prête à accueillir des astronautes étrangers.

Par ailleurs, comme le relève Space News, Josef Aschbacher n’a pas répondu à une autre question concernant une éventuelle participation de l’ESA à la station internationale de recherche lunaire (ILRS) prévue par la Chine, un projet qu’elle mène en collaboration avec la Russie.

En décembre, à l’occasion de la visite du président Xi Jinping à Riyad et du sommet Chine-Conseil de coopération du Golfe, Pékin a déclaré explorer les possibilités d’accroître sa coopération en matière spatiale avec l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Koweït, Oman et le Qatar. Autre signe de l’implication croissante des pays du Golfe dans l’aventure spatiale, l’Emirati Sultan al-Neyadi deviendra d’ailleurs le premier astronaute issu d’un pays arabe à passer six mois dans l’espace, puisqu’il doit s’envolera pour l’ISS le 26 février à bord d’un vaisseau SpaceX.

De son côté, la Commission européenne doit présenter en mars sa «stratégie spatiale de sécurité et de défense», destinée à mieux protéger ses intérêts dans l’espace et à renforcer sa coopération avec l’OTAN, a annoncé le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton, le 24 janvier. «Dans le contexte géopolitique actuel, nous devons améliorer la posture stratégique de l’Union pour pouvoir défendre nos intérêts, protéger nos systèmes et services spatiaux et devenir une puissance spatiale plus affirmée», a-t-il déclaré à l’occasion de la Conférence spatiale européenne.




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