Deux responsables du Hamas ont indiqué à l'AFP le 14 juillet que le parti arrêtait les négociations en cours pour arriver à un accord dans la bande de Gaza, déplorant notamment le bombardement israélien sur le camp d'Al-Mawasi qui a tué 90 personnes le 13 juillet. Une information rapidement niée par Izzat El-Reshiq, du bureau politique du Hamas.
«Ce qui a été publié par l’agence de presse française, et diffusé par certains médias, à propos d’une décision du mouvement Hamas d’arrêter les négociations en réponse aux massacre d’Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younès, est sans fondement», a tenu à préciser Izzat El-Reshiq, membre du bureau politique du Hamas, ce 14 juillet.
«Cette escalade nazie contre notre peuple par Netanyahou et son gouvernement nazi est l’un de leurs objectifs pour bloquer la voie vers un accord pour mettre fin à l’agression contre notre peuple», a-t-il dénoncé.
En effet, deux responsables du mouvement islamiste gazaouie ont indiqué à l’AFP plus tôt dans la journée que le Hamas arrêtait les pourparlers en cours pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et la libération des otages. «Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a informé lors d’une série d’appels les médiateurs et des intervenants régionaux» de cette décision, expliquait un cadre du parti palestinien.
Cette affaire intervient au lendemain de la frappe israélienne sur le camp de déplacés d’Al-Mawasi, dans le sud de l’enclave. Le raid de Tsahal a fait plus de 90 morts, selon les chiffres du ministère palestinien de la Santé.
L’armée israélienne a indiqué dans un message sur la plateforme X que «dans une opération conjointe de Tsahal et du Shin Bet, basée sur des renseignements précis, le Commandement Sud de Tsahal et l’armée de l’air israélienne ont effectué une frappe ciblant deux hauts responsables du Hamas et d’autres terroristes cachés parmi des civils». Les deux cadres du Hamas visés étaient Rafa Salama et Mohammed Deif, le chef de la branche armée. Le mouvement palestinien a précisé que l’homme de l’ombre des brigades Al-Qassam était «sain et sauf».
Mohammed Deif, 25 ans de cavale
Selon le site Axios, citant des responsables israéliens, Tsahal a largué cinq bombes de 900 kilos sur le site. Tuer Mohammed Deif est un objectif central pour l’armée israélienne: combattant de la première heure au sein du Hamas, l’homme est recherché par Israël depuis près de 25 ans, rapporte L’Orient Le Jour. Il est notamment considéré comme la tête pensante pour la confection des bombes et la construction du réseau de tunnels dans l’enclave gazaouie. Il est surnommé «Deif», qui veut dire «invité» en arabe, car le responsable change régulièrement de domicile pour éviter de se faire repérer par les services israéliens.
Alors que le conflit est entré dans son dixième mois de conflit, des négociations sont en cours à Doha et au Caire pour arracher un accord en plusieurs étapes. Le Hamas avait même décidé d’assouplir sa position la semaine passée en n’exigeant pas un cessez-le-feu immédiat dans l’enclave gazaouie.
Benjamin Netanyahou, lui, a présenté dans la soirée du 7 juillet une liste de quatre exigences israéliennes, les qualifiant de «non négociables». Il a insisté sur le fait que «tout accord permettra à Israël de reprendre le combat jusqu’à ce que ses objectifs de guerre soient atteints». En clair: l’élimination des capacités militaires du Hamas. Il a également exigé la fin de la contrebande d’armes entre l’Egypte et la bande de Gaza qui permet, selon lui, au mouvement palestinien de se réarmer, l’impossibilité d’un retour des combattants du Hamas qui ont fui et enfin la libération d’un maximum d’otages «sans porter atteinte aux autres objectifs de la guerre».
La guerre a éclaté le 7 octobre après l’attaque sans précédent du Hamas dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de 1 195 personnes, selon les chiffres de la Sécurité sociale israélienne. Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza parmi lesquelles 42 sont mortes, selon Tsahal. En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé une offensive qui a fait jusqu’à présent 38 443 morts, selon le ministère palestinien de la Santé.
Gaza : Netanyahou formule de nouvelles exigences, le Hamas l’accuse d’entraver les négociations