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Le préfet de police Laurent Nunez justifie le qualificatif «écoterrorisme» utilisé par Darmanin

Le préfet de Paris et ancien directeur du renseignement intérieur Laurent Nunez a défendu le propos du ministre de l'Intérieur qui a qualifié d'«écoterrorisme» les actions d'activistes ayant affronté les forces de l'ordre à Sainte-Soline.

Invité sur Franceinfo ce 31 octobre, le préfet de police Laurent Nunez, qui a pris le relais de Didier Lallement en juillet, a défendu le terme controversé d’écoterrorisme utilisé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin la veille pour qualifier certains manifestants anti-bassines agricoles ayant commis des violences à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le 29 octobre.

«Je rappelle que le terrorisme a une définition», a déclaré le haut fonctionnaire. «Ce sont tous les actes qui visent à créer des troubles graves à l’ordre public en vue de semer l’intimidation ou la terreur», a-t-il ajouté. «Il n’y a pas que les atteintes volontaires à l’intégrité physique, à la vie. Il n’y a pas que les crimes. Il y a aussi les dégradations, il y a les détériorations, il y a les destructions», a-t-il encore justifié.

Et le préfet d’ajouter que les services de renseignement surveillaient certains de ces activistes développant une «forme de radicalité violente autour de la cause écologiste». «Un certain nombre d’entre eux sont fichés S au même titre que des terroristes islamiste de manière à pouvoir être suivis», a-t-il encore déclaré.  

Employé la veille par le ministre de l’Intérieur, le terme «écoterrorisme» a été vivement dénoncé à gauche : «L’éco-terrorisme c’est une insulte aux militants de l’écologie, c’est une insulte aux victimes du terrorisme d’associer le mot terrorisme à écologie», a dénoncé la député LFI Clémentine Autain sur BFMTV.

«Darmanin dérape. Après avoir fait frapper des députés, il menace d’envoyer le GIGN et le Raid contre les “écoterroristes” en lutte contre les bassines», avait twitté la veille Jean-Luc Mélenchon. 

Virée à la campagne mouvementée pour Jadot

Le ministre de l’Intérieur a déclaré le 30 octobre agir pour qu’«aucune ZAD (Zone à défendre) ne s’installe dans les Deux-Sèvres comme ailleurs en France» alors qu’une manifestation contre l’installation de bassines d’eau a dégénéré la veille à Sainte-Soline.

Des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre qui ont fait 61 blessés dont 22 sérieusement dans leur rang selon le ministre de l’Intérieur. La manifestation selon ces déclarations a été «extrêmement violente», avec des attaques «aux mortiers d’artifice» et aux «boules de pétanque». Une canalisation d’eau appartenant à des exploitants agricoles a par ailleurs été découpée à la meuleuse.

L’Eurodéputé écologiste Yannick Jadot, chahuté par des manifestants radicaux à la manifestation, a par ailleurs vu son véhicule de location vandalisé. Il a dénoncé sur Twitter des individus qui «pourrissent depuis des années les mobilisations climat et sociales, font fuir par leur violence les citoyens et les familles». 

«Légitimer leurs actions tuera l’écologie politique», a-t-il encore écrit. La députée EELV Sandrine Rousseau, présente elle aussi à Sainte-Soline, a condamné les insultes dont son collègue a été victime, comme le parti qui a dénoncé «les actes de violence commis par des manifestantes, à l’encontre de Yannick Jadot et Charles Fournier».  

Les militants écologistes, accompagnés d’élus, critiquent les retenues d’eau géantes accusées d’accaparer l’eau au service d’une agriculture productiviste qui ne bénéficie selon eux qu’à une minorité en plus de porter atteinte à l’environnement. 




Nouvelle journée de mobilisation «anti-bassines» à Sainte-Soline, une canalisation sectionnée


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