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Le Premier ministre polonais furieux de la glorification par l’Ukraine du collaborateur nazi Bandera

Il ne peut y avoir «aucune nuance» en ce qui concerne la glorification du collaborateur nazi Stepan Bandera en Ukraine, a mis en garde le Premier ministre polonais, alors que le parlement ukrainien vient de célébrer l'anniversaire de sa mort.

«Nous sommes extrêmement critiques, très, très négatifs à l’égard de toute glorification ou même de toute évocation de [Stepan] Bandera», a assuré lors d’une conférence de presse organisée le 2 janvier le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.


Marche aux flambeaux à Kiev en hommage au collaborateur nazi Stepan Bandera

Une déclaration qui se voulait une réponse à un message diffusé sur Twitter par le Parlement ukrainien, la Rada, qui avait célébré la veille ce qui aurait été le 114e anniversaire de Stepan Bandera, chef de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), un groupe ultranationaliste qui avait pendant la Seconde Guerre mondiale sa propre organisation paramilitaire, l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), et qui a collaboré avec les nazis, participant notamment aux massacres des Polonais en Volhynie. Stepan Bandera a également fondé la Légion ukrainienne, qui a combattu l’armée russe pour le compte de la Wehrmacht.

Dans ce message, qui a ensuite été supprimé, le Parlement ukrainien citait les propos suivants de Stepan Bandera : «Le nationalisme ukrainien remportera la victoire finale et ultime lorsque l’empire russe cessera d’exister.» La Rada a ensuite déclaré que le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Valery Zaluzhny, avait «bien compris [les] instructions de Stepan Bandera». Le général lui-même figurait d’ailleurs dans un autre tweet, photographié avec un grand portrait de Stepan Bandera en arrière-plan.

Aucune «clémence» pour ceux qui ne reconnaitraient pas le «terrible génocide» subi par les Polonais, prévient Morawiecki

«Il ne peut y avoir de nuance ici», a de son côté insisté Mateusz Morawiecki, promettant d’être «très, très clair à ce sujet» la prochaine fois qu’il aura l’occasion de parler au Premier ministre ukrainien Denis Shmygal. Le Premier ministre polonais a qualifié Stepan Bandera d’«idéologue […] de l’époque criminelle, de l’époque de la guerre» qui a vu «de terribles crimes ukrainiens». Il a ajouté qu’il n’y aurait pas de «clémence» pour ceux qui refusent d’admettre que le «terrible génocide» subi par les Polonais aux mains des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale était «quelque chose d’inimaginable».


Le commandant des forces ukrainiennes arborait-il un symbole nazi sur son bracelet ?

Citée par le quotidien Haaretz, une source diplomatique israélienne souhaitant conserver l’anonymat a de son côté réagi à cette publication de la Rada : «Nous avons clarifié notre position à plusieurs reprises, mais apparemment nous ne pouvons rien faire, du moins pour le moment.» En effet, Israël s’insurge régulièrement contre les hommages rendus aux collaborateurs nazis en Ukraine comme Stepan Bandera ou encore à la division SS Galicienne n°1.

Les nationalistes ukrainiens marquent régulièrement l’anniversaire de Stepan Bandera le 1er janvier par des marches aux flambeaux et des manifestations massives.

En 2016, le Parlement polonais a reconnu les massacres de Volhynie comme un génocide perpétré par des membres de l’UPA. En 2018, le président polonais Andrzej Duda a signé un projet de loi qui interdit la promotion de l’idéologie associée à Stepan Bandera. Israël a également demandé à plusieurs reprises à Kiev de ne pas glorifier «les criminels de guerre ou réhabiliter les collaborateurs du temps de guerre».

Stepan Bandera reste en Ukraine un personnage clivant, certains le saluant comme un combattant contre les Soviétiques, d’autres le considérant comme un collaborateur nazi. Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko avait participé à sa réhabilitation en le nommant à titre posthume «héros de l’Ukraine» en 2010 – un décret invalidé en 2011. 




Défilé à Kiev en hommage à la création de la division SS «Galicienne n°1» : Israël réagit


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