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Lettonie : des «milliers» de résidents russes menacés d’expulsion, selon l’ambassade de Russie

Selon le chargé d’affaires de l’ambassade russe à Riga, «plusieurs milliers» de Russes résidant en Lettonie risqueraient d’être expulsés suite à un amendement adopté en 2022 et imposant aux citoyens russes et biélorusses l’obtention d’un certificat de compétence en langue lettone.


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«La situation du respect des droits des citoyens russes vivant en Lettonie est aujourd’hui extrêmement grave», a déclaré ce 10 janvier sur la chaine Pervy Kanal Oleg Zykov, chargé d’affaires de la Fédération de Russie en Lettonie. «Le service local des migrations a commencé à annuler en masse les permis de séjour permanents des Russes qui ne répondaient pas aux exigences à temps, ce qui est absolument inhumain et discriminatoire», a-t-il ajouté, cité par l’agence TASS. 

Le diplomate a pointé du doigt un amendement à la loi immigration adopté en septembre 2022 par le Parlement letton, au nom du «renforcement de la sécurité nationale». Ce texte impose aux citoyens russes et biélorusses résidant dans le pays d’obtenir un certificat de compétence en langue lettone de niveau A2 (intermédiaire) avant le 1er septembre 2023, sous peine de voir leur permis de résidence annulé. «Suite à cette initiative législative, plusieurs milliers de Russes se trouvent aujourd’hui sur le point d’être expulsés», a affirmé Oleg Zykov.

«Si une personne ne peut prouver des connaissances adéquates en présentant un document délivré par le Centre national pour l’éducation et le contenu attestant le respect du niveau A2 de la langue officielle, le permis de séjour permanent sera annulé et un permis de séjour temporaire sera délivré pour un an», stipule sur son site le bureau letton des affaires de citoyenneté et de migration.

Les Russes et leur héritage culturel dans le collimateur

Des lettres d’expulsion ont déjà été envoyées, comme en témoigne un article du journal Irish Times paru le 1er janvier. Le quotidien irlandais relate le cas de Nina, une sexagénaire russophone qui n’a jamais vécu ailleurs qu’en Lettonie où elle est née. Celle-ci a pourtant reçu une lettre l’informant de la perte de ses droits et lui intimant l’ordre de quitter le territoire avant le 30 novembre 2023.

Pays bilingue depuis l’ère soviétique, où les Russes représentent plus du quart de la population lettone, Riga a entrepris une dérussification à marche forcée dans la foulée de l’offensive russe en Ukraine. Aux yeux des autorités lettones, cette population représenterait une menace dans la mesure où la Russie pourrait vouloir la défendre, au même titre qu’elle l’a fait avec les Russes et russophones du Donbass.

«Dès l’indépendance, les dirigeants de cette république balte ont mis le cap sur la construction d’un État mono-ethnique», dénonce Oleg Zykov, toujours selon l’agence TASS. Il accuse Riga d’avoir mené «une politique délibérée visant à exclure la langue russe de la vie quotidienne, de presque toutes les sphères de la vie publique, y compris le système éducatif.

Outre le déboulonnage de mémoriaux soviétiques, le Parlement de ce pays membre de l’OTAN a notamment interdit les célébrations lors du 9 mai, journée commémorant dans les pays d’ex-URSS la coûteuse victoire de 1945 sur l’Allemagne nazie et a adopté une déclaration qualifiant la Russie d’«État soutenant le terrorisme».




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