Téhéran affirme avoir des preuves de l'implication de ressortissants étrangers dans les récentes émeutes. L'ambassadeur d'Allemagne a de nouveau été convoqué ce 14 novembre au ministère des Affaires étrangères.
Les autorités iraniennes ont affirmé ce 14 novembre avoir fourni des preuves aux pays concernés sur les actes commis selon elles par leurs ressortissants lors des manifestations en Iran.
«Concernant les ressortissants étrangers détenus en Iran en relation avec les émeutes, des preuves et des explications ont été fournies aux pays concernés», a déclaré à la presse à Téhéran le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani.
Il n’a pas précisé leurs nationalités mais début octobre, les autorités iraniennes avaient annoncé l’arrestation de neuf étrangers, originaires notamment de Pologne, d’Italie et de France, et accusés de lien avec le mouvement de contestation.
Face aux «ingérences [de pays étrangers] ayant causé des dommages [à l’Iran] ou les tentatives menées par leurs ressortissants dans les émeutes, des mesures judiciaires ont été prises et les Affaires étrangères ont contacté les Etats concernés par la voie diplomatique», a-t-il annoncé sans expliciter ces «mesures judiciaires». Dans certains cas, «nous avons adressé des plaintes aux ambassades ou convoqué les ambassadeurs de ces pays en leur fournissant des preuves et en réclamant une réponse de leur pays», a encore dit Nasser Kanani.
L’ambassadeur d’Allemagne à nouveau convoqué
Plusieurs ambassadeurs, notamment d’Allemagne, de Grande-Bretagne ou de France, ont été convoqués ces dernières semaines pour leur adresser des notes de protestation.
Ce 14 novembre, l’ambassadeur d’Allemagne Hans Edo Motsel, a été une nouvelle fois convoqué au ministère iranien des Affaires étrangères à la suite des déclarations du chancelier allemand Olaf Scholtz qui a vivement critiqué la République islamique, l’accusant d’être «seule responsable de l’explosion de violence» dans le pays.
Selon l’agence de presse officielle Irna, le directeur pour l’Europe occidentale du ministère des Affaires étrangères, «a condamné lundi [14 novembre] les déclarations irresponsables du chancelier allemand et a fait part à l’ambassadeur de la forte protestation de l’Iran contre l’attitude destructrice de l’Allemagne».
Le responsable iranien a également fait porter à Berlin la responsabilité des «répercussions de telles déclarations sur l’avenir des relations entre les deux pays».
Le mouvement de protestation en Iran a été déclenché par la mort le 16 septembre d’une Iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire strict en Iran, qui oblige notamment les femmes à porter le voile islamique en public.
Les autorités iraniennes dénoncent ces protestations comme des «émeutes» encouragées par des pays occidentaux, principalement les Etats-Unis. Des dizaines de personnes – des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité – ont été tuées depuis le début de la contestation, selon les autorités iraniennes qui ne fournissent pas de bilan précis ou global.
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