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L’obsession des 2% du PIB pour le budget des armées ou le mirage de l’exécutif français

Sébastien Lecornu a fait savoir que l'objectif des 2% du PIB pour le budget des armées serait atteint non pas en 2025 mais d'ici la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron. Il s'agit d'un critère budgétaire fixé par l'OTAN et Washington.

Le gouvernement français a pour objectif de porter la part du budget des armées à 2% du PIB «entre 2025 et 2027» et non plus dès 2025, a indiqué dans la soirée du 9 mai le ministre des Armées Sébastien Lecornu, en s’engageant à ce que ce niveau soit atteint «avant la fin du quinquennat».

Le ministre participait aux débats en commission de la Défense à l’Assemblée sur le projet de loi de programmation militaire, qui doit consacrer 413,3 milliards d’euros sur sept ans (2024-2030) au budget des armées.

Devant les députés, Sébastien Lecornu a défendu une modification du texte, dont la version initiale signalait un «objectif de porter l’effort national de défense à hauteur de 2% du PIB à compter de 2025».

Un critère otanien

«En fonction des variations dont je ne saurais être maître, ces 2% pourraient être atteints entre 2025 et 2027», a expliqué le ministre, invoquant le programme de stabilité présenté fin avril par le gouvernement. Ce programme table notamment sur un retour dans les clous budgétaires européens en 2027.

«Ces 2% peuvent être atteints en 2025. [Mais] les dernières projections sont beaucoup plus pessimistes, et peuvent laisser penser à un décalage en 2026 ou 2027», a-t-il détaillé, en insistant sur le fait que l’objectif serait atteint «avant la fin du quinquennat».


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«Est-ce que ça a un impact sur l’effort militaire ? Non», a-t-il assuré : «Ce qui compte, c’est l’effort militaire réel.»

Sébastien Lecornu a notamment fait valoir que la part du budget des armées avait déjà atteint la barre des 2% de PIB en 2020 à «cause d’un tassement du PIB» dû au Covid-19, alors qu’«on avait un modèle d’armée qui allait moins bien». 

Cet objectif de dépenses à 2% du PIB est un critère fixé par l’OTAN et ses membres, et auquel Washington est particulièrement attaché. «Il a une dimension technique, d’aucuns diraient technocratique […] Il a une réalité, c’est qu’il est là pour faire un effort suffisant pour son appareil de défense», a estimé le ministre. 

Sébastien Lecornu a aussi défendu les spécificités de l’armée française : «2% du PIB avec dissuasion nucléaire […] avec des territoires d’outre-mer […], c’est pas tout à fait la même chose», a-t-il martelé.

«Allez au bout de la logique, supprimez purement et simplement ce chiffre artificiel», l’a invité le député LFI Aurélien Saintoul. 

«Il vaut mieux faire un amendement pour sortir de l’OTAN», a ironisé, en réponse, le ministre.




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