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Manœuvres et critiques à l’Assemblée : Michel Barnier face à son propre camp

Manœuvres et critiques à l'Assemblée : Michel Barnier face à son propre camp

Au cours de la seule journée du 9 octobre, le bloc présidentiel à l’Assemblée a vu la présidence d’une commission lui échapper en raison de dissensions avec ses alliés LR, et l'ancien Premier ministre Gabriel Attal critiquer l’orientation budgétaire du gouvernement de Michel Barnier laissant apparaitre la fragilité de la coalition gouvernementale.

«Fierté et immense joie de voir l’insoumise Aurélie Trouvé élue Présidente de la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale». La présidente du groupe de La France Insoumise (LFI) Mathilde Panot s’est réjouie ce 9 octobre sur le réseau social X de l’élection d’une élue de son parti à un poste qui semblait promis à un membre de la droite ou du centre.

Alors que trois présidences de commissions permanentes étaient réattribuées ce 9 octobre à l’Assemblée nationale, suite à la nomination de leurs titulaires au gouvernement, les Républicains n’ont pas soutenu le candidat du parti présidentiel à la commission des Affaires économiques. Stéphane Travert (apparenté Ensemble) a ainsi perdu face Aurélie Trouvé (La France insoumise) suite à l’abstention des députés LR, l’un d’eux ayant même voté pour la députée LFI.

Initialement liés par un accord sur l’équilibre de leurs forces au sein du gouvernement, avec la nomination de Michel Barnier à Matignon, Les Républicains (LR) et le groupe Ensemble (ex-Renaissance) semblent traverser une période de turbulences. Comme le rapportait le 7 octobre La Chaîne Parlementaire (LCP), le chef de file des députés LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez a estimé que par sa présence au sein du gouvernement, LR méritait dorénavant d’obtenir la présidence de l’une des trois commissions en jeu.

LFI remporte la présidence d’une commission : Barnier «préoccupé», Attal «révolté»

Après l’élection de l’Insoumise Aurélie Trouvé, le Premier ministre aurait fait part de «sa préoccupation concernant la solidarité des différentes entités du socle qui n’a pas été au rendez-vous», a rapporté La Chaîne Parlementaire (LCP),  citant l’entourage de Michel Barnier.

Un peu plus tard, la journaliste Laure Equy de Libération révélait que l’ancien chef de gouvernement et désormais chef de file des députés Ensemble Gabriel Attal avait écrit à ses troupes que «le groupe de Laurent Wauquiez a fait le choix de favoriser l’élection de l’Insoumise Aurélie Trouvé», se disant «révolté et profondément désolé» pour le candidat apparenté à son parti Stéphane Travert.

Spectateurs de cette guerre intestine, les députés du Rassemblement national (RN) et de l’Union des Droites Républicaines (UDR) ont dénoncé l’attitude de Laurent Wauquiez.

«Après avoir permis ce matin, sur consigne d’abstention de Laurent Wauquiez, à une députée LFI d’être élue présidente de la commission des Affaires Économiques, les députés LR quittent la séance et risquent de faire élire une deuxième députée LFI, cette fois-ci pour le poste de Secrétaire», a déclaré sur X le député de l’Hérault Charles Alloncle et de dénoncer «l’irresponsabilité de ce parti à la dérive».

Le député RN de la Moselle Alexandre Loubet a de son côté ironisé : «Pas de doute, avec Laurent Wauquiez, la “droite des valeurs” est de retour ! Le Premier ministre LR Michel Barnier appréciera».

«Trop d’impôts» et  «pas assez de réformes», Attal s’en prend au budget Barnier

Le chef de file du groupe présidentiel à l’Assemblée Gabriel Attal, mécontent de l’attitude de son homologue LR, a profité d’une conférence de presse pour critiquer le projet de budget que son successeur Michel Barnier doit présenter le 10 octobre et dans lequel il voit «trop d’impôts» et «pas assez de réformes».

«La hausse prévue des charges pour les entreprises, la hausse plus forte que prévue pour l’électricité, le gel des retraites pour six mois et d’autres mesures fiscales nous semblent trop charger la barque pour les Français», a-t-il précisé.

Déjà critiqué par Gabriel Attal à l’occasion de son discours de politique générale, mettant en garde que les députés du parti présidentiel opteraient pour «le choix des économies» plutôt que celui «des impôts», Michel Barnier doit composer avec une majorité divisée et des dissensions de plus en plus apparentes entre LR et d’autres sensibilités représentées au sein de son gouvernement. 

Dissensions qu’avaient notamment illustrées les accrochages, médiatisés, entre le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau issu des rangs des LR et des membres de Renaissance.

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