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Mayotte : le difficile bilan humain, près de deux semaines après le passage de Chido

Mayotte : le difficile bilan humain, près de deux semaines après le passage de Chido

Près de deux semaines après le cyclone Chido qui a frappé le 14 décembre l’archipel français de Mayotte dans l’Océan indien, les autorités ne parviennent toujours pas à décompter le nombre de victimes, laissant certaines rumeurs prendre le pas sur l’information.

Les premières estimations du préfet faisaient état de milliers de morts après le passage du cyclone Chido à Mayotte. Près de deux semaines après cette catastrophe naturelle, qui a détruit plus de la moitié des bâtiments de l’archipel, le décompte officiel fait pour l’heure état de 39 décès.

Le 26 décembre, la préfecture du département d’Outre-mer a lancé une mission de recensement afin de mieux évaluer les dégâts humains engendrés par Chido. Les autorités françaises craignent en effet que des victimes aient été enterrées à la hâte par les habitants alors que la situation humanitaire semble demeurer dans l’impasse.

«Des tombes récentes» au bord de la route, Libération conteste la télévision publique

Sur la chaîne locale Mayotte la 1ère un reportage diffusé le 24 décembre met en avant des témoins qui déclarent avoir vu sur le bord des routes des tombes fraîchement creusées. L’un de ces deux habitants affirme même avoir vu un «enterrement». Le média public rappelle que dans l’Islam, qui est la religion majoritaire dans ce territoire français, les défunts doivent être enterrés dans les 24 heures suivant le décès.

Ces images et témoignages de la chaîne locale, également diffusés par la chaîne BFMTV, ont cependant été remis en cause par Check News, le service de fact-checking de Libération, qui a rapporté avoir interrogé le maire du village où les images ont été tournées. Village dont l’édile mahorais aurait affirmé, auprès du quotidien, que seule une personne avait été enterrée après le passage du cyclone Chido.

«Qu’est-ce que les fonctionnaires de l’État cachent ?»

Plusieurs élus avaient également remis en cause les chiffres officiels du nombre de morts. La députée Rassemblement national (RN) de Mayotte Anchya Bamana a ainsi affirmé sur le plateau de Mayotte La 1ère que le directeur de l’Agence régionale de Santé de Mayotte aurait cherché a empêcher Emmanuel Macron de visiter certains services du Centre hospitalier de Mayotte.

«Qu’est-ce que les fonctionnaires de l’État cachent, en temps de crise, au président Macron ?» a-t-elle lancé, et d’affirmer que les Mahorais «sont en train de mourir à petit feu».

Le dernier bilan fait état de 39 morts et plus de 4 000 blessés à Mayotte où le Premier ministre doit se rendre le 29 décembre accompagné notamment de deux anciens chefs de gouvernement : la ministre de l’Éducation Elisabeth Borne et le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

La situation sur place serait toujours inquiétante selon le directeur général de l’ONG Solidarités International, Kévin Goldberg, qui a coécrit une tribune dans le quotidien Le Monde, publiée le 27 décembre dans laquelle il estime que «la vulnérabilité structurelle des services de santé à Mayotte fait craindre une surcatastrophe sanitaire».

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